Toulon
Coronavirus - Loïc Lemay (Blacktwin) : « Nous serons impactés par la crise dans un deuxième temps »
Interview Toulon # Information-communication

Loïc Lemay dirigeant de Blacktwin et président du réseau 43.117 Coronavirus - Loïc Lemay (Blacktwin) : « Nous serons impactés par la crise dans un deuxième temps »

S'abonner

Dirigeant de l’agence de communication vidéo Blacktwin, président du réseau 43.117 des entreprises du numérique à Toulon et pilote du jeune Murex festival, qui promeut les cultures numériques et créatives, Loïc Lemay revient sur les conséquences économiques liées au coronavirus Covid-19.

Loïc Lemay dirige l'agence de communication vidéo Blacktwin, préside le réseau toulonnais 43.117 des entreprises du numérique et pilote le Murex festival. — Photo : DR

Le Journal des Entreprises : Depuis le début du confinement, quel est le niveau d’activité de l’agence de communication vidéo Blacktwin ?

Loïc Lemay : Chez Blacktwin, nous n’avons pas encore eu un arrêt total de notre activité. Et nous avons vu venir le confinement. Nous avons terminé un tournage le lundi 16 mars puis nous sommes tous repartis chez nous avec des disques durs et du matériel pour poursuivre le travail et notamment les montages en cours. En matière de gestion de projet, il y a encore un peu de travail pour occuper quelques salariés (5 au total), mais d’ici une semaine, l’activité risque d’être au point mort.

Nous devions travailler sur le suivi des travaux de l’aéroport de Toulon-Hyères, mais la commande a été annulée. Nous devions réaliser un film pour la Dracénie avec la mise en valeur de ses circuits touristiques et c’est reporté.

Quelles sont les premières mesures que vous avez prises ?

Loïc Lemay : Je me suis rapproché de mon expert-comptable pour envisager de passer une partie de l’équipe en chômage partiel et j’ai pris la décision de maintenir les salaires de toute mon équipe. Nous sollicitons les reports de charges et d’impôts. Nos factures seront payées, notamment parce que nous intervenons sur un certain nombre de marchés publics. Mais je m’interroge tout de même : le climat de confiance va-t-il se maintenir ?

Je n’ai pas encore fait intervenir ma banque, mais je vais y réfléchir pour éviter le contrecoup, inévitable. Notre métier, c’est de la communication et même si l’activité économique redémarre en juin, les budgets de communication seront certainement très serrés, voire nuls. Nous serons impactés, dans un deuxième temps.

Comment managez-vous vos équipes en télétravail ?

Loïc Lemay : Avant même le confinement, nous utilisions déjà beaucoup d’outils collaboratifs, notamment la plateforme de communication collaborative Slack. Nous avons donc basculé en télétravail du jour au lendemain sans complication. Par contre, nous restons une entreprise avec un esprit start-up et avec ce confinement, nous allons perdre les moments conviviaux qui rythmaient nos journées de travail. Comment maintenir ça ? Je vais essayer d’imaginer de nouvelles manières d’entretenir cette convivialité.

« Nous allons perdre les moments conviviaux qui rythmaient nos journées de travail. »

La première semaine, nous avons géré l’urgence, nous nous sommes organisés. Au cours de la deuxième semaine, nous avons pris nos marques de confinement : chaque matin, je passe un coup de fil à l’équipe et nous faisons le point.

Quelle est la situation financière de l’entreprise ?

Loïc Lemay : En termes de chiffre d’affaires (280 000 à 300 000 euros à l’année habituellement), je pense que nous avons déjà perdu 30 à 50 % de commandes sur un mois. Mais ce qui va être dur à estimer, c’est l’après et c’est à ce moment-là que nous verrons si l’entreprise est solide. Cela fait onze ans que Blacktwin existe, nous avons connu des crises de croissance, des hauts et des bas… Mais la situation actuelle aura valeur de test, même si ce n’est pas tout à fait pareil.

« La situation actuelle aura valeur de test pour l’entreprise, qui existe depuis onze ans. »

Vous présidez le réseau 43.117 qui réunit les entreprises du numérique à Toulon. Quelle est la situation des membres ?

Loïc Lemay : Pour le moment, c’est un peu flou pour tout le monde. Nous sommes dans la zone tampon. Les petites entreprises, les indépendants font face aux premières difficultés et expriment leurs inquiétudes pour le futur. Certains ont encore du travail mais ils sont nombreux à penser qu’ils seront les premiers impactés dans six mois. Quant aux plus grandes structures, elles essaient de tenir le choc.

Pour les soutenir, nous nous mobilisons pour maintenir le lien et notre apéro mensuel, du jeudi, qui réunit les acteurs du numérique sur Toulon et sa région, aura lieu le 2 avril sur l’outil de web conférence Zoom.

Vous êtes également le capitaine du Murex festival, qui promeut les cultures numériques et créatives. À quelle date aura lieu la seconde édition, initialement prévue en juin ?

Loïc Lemay : Même si le confinement risque d'être derrière nous au mois de juin, nous avons décidé de reporter cette seconde édition car nous pensons que les gens n’auront pas forcément la tête à ça et puis cela nous laissait aussi très peu de temps. Chaque mardi matin, le Copil continue de se réunir. Mais aucune nouvelle date n’a été fixée. Le thème - l'exploration - restera inchangé et nous savons que nous pouvons compter sur les orateurs qui avaient choisi de venir puisqu’ils restent motivés pour venir, ce qui est une bonne nouvelle pour nous mais aussi pour le territoire.

Toulon # Information-communication