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Club Immobilier Marseille-Provence : « Nous devons rendre la ville plus désirable »
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Guillaume Pellegrin et Guillaume Bean présidents du Club Immobilier Marseille-Provence Club Immobilier Marseille-Provence : « Nous devons rendre la ville plus désirable »

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En 2020, le Club Immobilier Marseille-Provence, qui regroupe une cinquantaine de membres issus de métiers différents, a désigné cinq présidents. Deux d'entre eux, Guillaume Pellegrin (dirigeant fondateur de Tivoli Capital), et Guillaume Bean (directeur de l’agence Méditerranée de Bouygues Immobilier), reviennent sur la crise sanitaire et ses conséquences dans le domaine de l'immobilier.

Guillaume Pellegrin (à gauche) et Guillaume Béan, deux des cinq présidents du Club Immobilier Marseille-Provence — Photo : Didier Gazanhes/Le JDE

Le Journal des Entreprises : Comment avez-vous vécu le confinement au sein du Club Immobilier Marseille-Provence ?

Guillaume Pellegrin : Pendant le confinement, nous avons tout d’abord participé, avec d’autres associations, à une action concrète qui a permis de reloger 155 sans-abri au Village Club du Soleil de la Belle de Mai, à Marseille, du 4 mai au 27 juin. Il s’agissait de notre première opération et nous sommes contents d’avoir pu nous inclure dans cette action qui a démontré que le privé pouvait agir de concert avec le public. Notre nouvelle mandature ambitionne de se placer sous le signe de l’action. Nous allons ainsi prochainement inaugurer notre Maison de l’immobilier dans le quartier de la Joliette. Nous participons également à l’étude urbanistique lancée par Manifesta, la biennale d’art contemporain qui se déroule à Marseille jusqu’à fin novembre. Cette étude fera la photographie de notre territoire et sera ensuite éditée.

Guillaume Bean : Nous avons par ailleurs réalisé de nombreux webinars et réfléchi à ce que pourrait être la ville de demain. Cette crise sanitaire va permettre d’accélérer les tendances qui se dégageaient déjà avant. Ce confinement a forcé les gens à tester le télétravail et à travailler de chez eux. Il a permis d’engager une réflexion sur le fait d’habiter et de travailler. Nous devons rendre la ville plus inclusive, plus désirable. Nous n’avons pas découvert grand-chose, depuis quelques années les nouvelles générations poussaient déjà les entreprises à généraliser le home office ou le flex office et les plus agiles d’entre elles l’avaient déjà intégré. Il y a là une logique à la fois économique, de rentabilité et donc de réduction des m² et une logique liée au bien-être des salariés. Le bureau va être conçu différemment désormais. Pendant le confinement nous avons vu que la technologie permettait de rendre les choses possibles. Les téléphones portables, les ordinateurs portables, les accès à distance… Tous ces outils permettent de résoudre tant de problèmes liés notamment aux bouchons, aux difficultés de déplacement et améliorent le bien-être des salariés. Avant le confinement personne n’aurait proposé une réunion sur Teams et pourtant nous nous sommes tous rendus compte que les réunions pouvaient être aussi efficaces, même si les enfants passaient en arrière-plan.

Le marché de l’immobilier d’entreprise doit-il s’inquiéter ? Les grandes entreprises vont-elles réduire drastiquement leur m² ?

Guillaume Pellegrin : Ce n’est pas tant en nombre de m² que les choses vont se jouer. Elles vont plutôt revoir leurs implantations selon de nouveaux critères et sélectionner des locaux où les gens peuvent travailler bien, où il peut être possible de se concentrer à deux, en groupe, de téléphoner tranquillement… Beaucoup d’informations, formelle et informelle, circulent sur un lieu de travail. C’est aussi un espace où l’énergie de travail est importante. C’est la fin des bureaux où les gens ne peuvent pas communiquer. Dans les espaces de coworking nous avons déjà réfléchi à tout cela. Et les entreprises vont avoir besoin de points satellites qui seront connectés au siège. Dans un espace de coworking, tout est conçu pour être plug & play.

Guillaume Bean : Pour moi, promoteur, je pense que les entreprises vont s’interroger sur leurs immeubles de bureaux. Il va y avoir davantage de demande pour des parcs d’affaires avec des offres attractives. Nous ne reviendrons dans les centres-villes que lorsque la ville sera dynamique et désirable. Nous avons pu voir que les gens étaient souvent trop à l’étroit chez eux. Il faudra que les promoteurs pensent à créer des espaces, des lieux relais, des tiers lieux où les gens puissent télétravailler. À Paris, les choses seront peut-être plus compliquées. Les gens ont quitté la capitale pendant le confinement, ils se sont habitués à travailler de leur résidence secondaire et ont découvert une qualité de vie qu’ils ne connaissaient pas.

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