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Avec sa nouvelle usine, Lauvige veut produire sans détruire
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Avec sa nouvelle usine, Lauvige veut produire sans détruire

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Le groupe varois Lauvige, spécialisé dans les services pour le monde viticole, investit 20 millions d’euros pour construire l’usine de demain. Avec cette usine qui entend « produire sans détruire », son dirigeant espère séduire de nouveaux clients, et pourquoi pas d’autres régions viticoles françaises.

Dimitri Mondon, directeur de la filiale conditionnement, Cédric Onésime directeur de la filiale purification et Joël Lauvige, dirigeant fondateur du groupe Lauvige et unique actionnaire ont présenté le "Magnum Flow" au Sitevi de Montpellier, salon international des équipements et savoir-faire pour les productions vigne-vin, olive et fruits-légumes. — Photo : Lauvige

« Nous aurions pu nous contenter d’investir dans une nouvelle ligne de production pour améliorer la performance de notre usine construite en 2014 et aujourd’hui arrivée à saturation », explique Joël Lauvige, le dirigeant du groupe éponyme, implanté à Brignoles (Var) et spécialisé dans l'embouteillage et services pour le monde viticole. Il a préféré construire une nouvelle usine de 7 000 m².

Elle s’appelle Épure 2020. Sa première pierre sera posée en début d’année pour s’achever fin 2020. Elle sera un concentré d’innovations vertes et technologiques pour « produire sans détruire (l'environnement et les ressources naturelles, NDLR) », une maxime empruntée à Emmanuel Druon, le dirigeant de Pocheco, un fabricant d’enveloppes implanté à Lille.

Une usine vitrine du monde de demain

Le pari de l’entrepreneur s’élève à 20 M€. Un pari qu’il envisage forcément gagnant sur la durée, puisque, pour lui, « demain, ne resteront que ceux qui auront anticipé les nouvelles contraintes et qui auront montré le chemin aux générations futures ». L’entrepreneur n’est pas du genre à céder aux discours de circonstance et a toujours placé l’homme et l’environnement au cœur de ses activités : « Nos directeurs généraux de filiales ont tous démarré en production et notre future directrice générale de Lauvige Transport a débuté chez nous, comme standardiste, il y a 14 ans. Nous soutenons, depuis 10 ans, l’Institut Paoli Calmettes, à Marseille, à travers notre fonds de dotation. La réduction de notre empreinte environnementale est notre nouveau chantier. »

« Nous avons la conviction que nous susciterons des envies, qu’il y aura duplication de notre modèle Épure 2020. »

Avec l’architecte, Éric Ordener, et en s’inspirant de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, Joël Lauvige a donc imaginé l’usine de demain, appliquant à ce projet la citation d’Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la Lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. » Car l’entrepreneur, qui a de la suite dans les idées, a dû revoir certaines de ses ambitions.

Néanmoins, ce nouvel outil, qui permettra de tripler les capacités de production et d’embouteiller 8 à 10 millions de bouteilles par an, sera autonome en énergie, combinera végétalisation et panneaux photovoltaïques en toiture, proposera une gestion circulaire de l’eau et abritera le Magnum Flow, un outil de filtration alliant performances écologique et économique. « Il utilise quatre fois moins d’eau et d’électricité qu’un système de filtration tangentielle. Il réduit considérablement les pertes de vin et il bonifie même le vin, selon des œnologues avec lesquels nous avons réalisé des dégustations à l’aveugle », détaille l’entrepreneur. Joël Lauvige a obtenu sa distribution exclusive sur toute la France et espère bien convaincre des domaines en Champagne et en Bourgogne.

Donner l’envie de dupliquer Épure 2020

Avec Épure 2020, Joël Lauvige entend rester le plus gros embouteilleur de Provence (20 M€ de chiffre d’affaires pour 67 salariés), tout en affirmant ses convictions environnementales. Il veut renforcer une présence déjà forte au cœur des appellations de Provence et de Vallée du Rhône, grâce à cinq métiers, qui vont de l’emballage au conditionnement, en passant par la purification, la logistique et l’environnement.

Il veut, enfin montrer, que quand on veut, on peut. « Cette usine sera dotée d’une passerelle de visite pour servir d’exemple. Elle racontera la fin d’un cycle et le début d’un autre et nous avons la conviction que nous susciterons des envies, qu’on nous la demandera ailleurs, qu’il y aura duplication du modèle. » Une fois Épure 2020 achevée, Joël Lauvige espère ainsi mener un projet Épure 2025.

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