Depuis le début de la crise sanitaire, il a vu le volume de ses commandes multiplié par cinq : le fabricant haut-garonnais ThirtyOne profite à plein du boom du marché des vélos électriques. "Nous prévoyons de vendre 1 000 vélos en 2021, confie Christophe Baeza, fondateur en 2013 de ThirtyOne, basé à Villeneuve-de-Rivière. Notre outil de production nous permet d’absorber cette croissance, à condition de recruter : nos effectifs devraient passer de 4 à 20 personnes d’ici le premier trimestre 2022."
Virage numérique
Pour cette phase d’accélération, ThirtyOne a lancé une campagne de financement participatif qui vient tout juste de s’achever : 600 000 euros ont été collectés auprès d’environ 250 particuliers. "Et encore nous avons refusé la moitié des demandes, précise Christophe Baeza, qui avait assorti ce prêt d’une offre de réduction de 200 euros sur l’achat de ses vélos. La croissance du marché impose de se positionner très vite auprès des consommateurs : le financement participatif nous a permis cette réactivité." L’opération s’inscrit aussi dans le virage numérique pris par la société il y a deux ans : toutes les ventes se font désormais en ligne, avec un réseau de réparateurs partenaires pour assurer le service après-vente des cycles.
Fluidifier la logistique
Les fonds collectés vont donc permettre de recruter et de couvrir la hausse de la production. Concepteur de ses cycles, ThirtyOne a à son palmarès plusieurs innovations comme le premier vélo à assistance électrique en libre-service en 2014, pour la ville de Vannes, et le vélo qui recharge à la décélération en 2018. Le fabricant produit lui-même une partie des pièces utilisées pour ses vélos, à commencer par les roues qui constituent le métier historique de la société. Il s’appuie aussi sur des fournisseurs, en priorité européens, dans une volonté d’indépendance par rapport aux grands faiseurs asiatiques. "L’un de nos enjeux est de fluidifier notre logistique, sur un marché très tendu au niveau mondial, dans une logique de circuits courts. Le boom des vélos a repoussé à 24 mois les délais de livraison sur certaines pièces comme les freins et les dynamos", rapporte Christophe Baeza. ThirtyOne échappe pour l’instant aux ruptures grâce à des commandes anticipées.
Un projet d’usine
La société envisage de passer un cap dans son organisation industrielle en créant une nouvelle usine, plus proche de Toulouse que ses actuels ateliers de Villeneuve-de-Rivière (31). "Nous pourrions y produire certaines pièces sensibles comme les cadres et fourches aluminium, qui représentent 20 % du prix des vélos : nous sommes à la recherche des fournisseurs qui nous permettront de trouver le bon rapport coût-qualité", indique Christophe Baeza. En attendant de confirmer ce projet, ThirtyOne vient d’emménager dans des locaux commerciaux et administratifs trois fois plus grands que ses bureaux actuels, toujours sur la zone d’activité de Montaudran.