Spécialisée dans les ailes nautiques électriques (e-foils), l’entreprise perpignanaise PWR-Foil (9 salariés, CA 2020 : 2,60 M€) vient de lancer le chantier d’une nouvelle usine, sur une surface de 2 000 m2, dans le pôle nautique de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales). Opérationnel en septembre, le nouveau site va lui permettre d’internaliser, pour une bonne part, la fabrication et de produire plus de machines.
Une production intégrée au maximum
Jusqu’alors, PWR-Foil disposait d’un atelier de 500 m2, destiné uniquement au prototypage et au stockage de ses e-foils. La fabrication de ces machines était alors sous-traitée en Chine. Cette organisation lui a permis de lancer, en 2019, la production d’une première série de 100 e-foils, vendus en totalité l’année suivante. Sur la foi de ce test marché concluant, PWR-Foil a décidé de lancer le chantier de sa première usine, afin de rapatrier sa production. "Cette première série nous a permis d’identifier des défauts dans la fabrication et de la modifier dans le but d’industrialiser le process. Nous allons essayer de ne travailler, dans l’ordre, qu’avec des fournisseurs locaux, français ou européens, afin notamment de réduire notre empreinte carbone", explique Christophe Defrance, PDG de PWR-Foil.
L’aile nautique électrique conçue par PWR-Foil intègre 300 composants. La PME catalane a déjà identifié de nouveaux partenaires pour ses cartes électroniques (à Perpignan), pour ses batteries (à Montpellier) et pour ses câbles (chez un autre fournisseur français). Pour les autres composants (pièces en aluminium, pièces en carbone, injectés plastiques, planches, moteurs), PWR-Foil continue de travailler pour l’heure avec la Chine, mais prévoit de réintégrer dans son usine la fabrication de plusieurs d’entre eux d’ici six mois à un an.
Le boom du marché
Avec son nouvel outil industriel, PWR-Foil prévoit de produire de 500 à 600 machines cette année, et de doubler ce volume en 2022. Sa première série a trouvé preneur sur le marché français uniquement, mais la PME prévoit d’exporter rapidement. Elle a déjà trouvé des clients en Europe, en Afrique ou à Dubaï, mais elle mise avant tout sur le marché nord-américain où elle va ouvrir une succursale en avril ou mai. Si elle compte quelques clubs ou loueurs dans sa clientèle, PWR-Foil privilégie un positionnement BtoC. "Nous ne vendons pas à des revendeurs. Nous préférons la vente en direct, car nous avons les produits les moins chers du marché", assure Christophe Defrance.
L’entreprise mobilise un investissement de 800 000 euros pour son nouveau site, hors recrutements à venir (entre 5 et 10 créations de postes sont prévues en 2021). L’opération porte sur l’aménagement du site et l’achat de nouvelles machines, ce qui ne sera pas sans conséquences sur son activité historique. PWR-Foil est, en effet, logée dans une holding dont l’autre filiale, Redwood Paddle, est spécialisée dans la fabrication de planches rigides. Profitant d'"une croissance à deux chiffres" depuis plusieurs années, cette dernière va également rapatrier sa production dans la nouvelle usine. "Nous allons d’abord la rapprocher en Afrique du Nord, où un partenaire possède sa propre usine. Puis, d’ici deux ans, la mise en fonction du nouveau site, avec notamment l’intégration des pièces en carbone, nous permettra de les produire sur place aussi", annonce Christophe Defrance.
En 2020, PWR-Foil a réalisé un chiffre d’affaires de 2,6 millions d’euros, en grande majorité sous la marque Redwood Paddle. Cette année, avec le lancement de la nouvelle production d’e-foils, la PME catalane prévoit de faire un bond à 6 millions d’euros.