C’est une activité de niche, mais prometteuse, que celle où évolue depuis 2000 la société Physiostim (10 collaborateurs) : l’évaluation de la sécurité cardiaque est une étape majeure dans la mise au point de nouveaux médicaments. Entre 2019 et 2024, la taille de ce marché est amenée à doubler et la PME installée à Lautrec, dans le Tarn, s’y prépare depuis deux ans en élargissant ses domaines d’expertise.
"En tant que société de recherche contractuelle, nous travaillons déjà avec des acteurs majeurs de la pharmacie ainsi qu’avec des biotechs, principalement en phase préclinique : notre objectif est de déplacer le curseur en amont pour se positionner sur les phases de pharmacologie", résume Renaud Nalin, directeur général de Physiostim depuis 2019 et l’arrivée d’un nouveau consortium d’actionnaires emmené par la société toulousaine Univercell Biosolutions. En plus d’un renforcement des fonds propres de 500 K€, ce consortium apporte une nouvelle vision sur le développement stratégique de la société. En conseillant ses clients dès les premiers stades du développement préclinique, la PME entend sécuriser le pipeline de ses clients sur les phases d’évaluation et de sécurisation des produits.
Positionnement de spécialiste
Ce renforcement de l’offre commerciale passe par une phase d’investissement de plus de 250 000 euros par an en R & D et sur les équipements de la plateforme technologique créée à Lautrec (81). Il a aussi conduit la PME à s’attacher les services d’un nouveau conseiller en la personne de Bruno Le Grand, expert reconnu dans le domaine cardiovasculaire, notamment en tant que responsable de la R & D au sein d’une unité dédiée du groupe Pierre Fabre. Objectif de ce recrutement : asseoir le positionnement de spécialiste de Physiostim, sur le plan scientifique mais aussi sur les questions réglementaires et les directives qui régissent la profession.
"Disposer d’un panel élargi de solutions doit nous permettre d’accompagner le client dans ses choix dès les premiers stades de la conception préclinique, dans des process de développement de molécules très complexes. Peu d’acteurs du marché partagent une expertise aussi poussée sur la sécurité cardiaque, avec autant de technologies maîtrisées en interne : c’est aujourd’hui notre principal avantage concurrentiel", insiste Renaud Nalin. Ces deux dernières années, Physiostim a aussi conclu des accords de partenariat avec plusieurs acteurs de référence sur leur marché, dont la société britannique Apconix sur l’électrophysiologie.
Croissance confirmée
La réorientation stratégique a déjà permis une progression du chiffre d’affaires annuel de près de 20 % en 2019 et en 2020, malgré la pandémie de Covid-19. Et la tendance devrait s’accélérer en 2021 avec un chiffre d’affaires prévisionnel d’un million d’euros, contre 650 000 euros pour le dernier exercice, dont les deux tiers réalisés à l’international. "Nous allons renforcer les équipes pour atteindre à terme des effectifs compris entre 15 et 20 personnes, sur des profils technico-scientifiques mais aussi commerciaux", indique Renaud Nalin.
