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I-Virtual lève 3 millions d’euros et vise la rentabilité pour fin 2025
Metz # Santé # Levée de fonds

I-Virtual lève 3 millions d’euros et vise la rentabilité pour fin 2025

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Start-up basée à Metz et développant des outils de mesures des constantes physiologiques par le biais d’un smartphone, i-Virtual vient de rassembler 3 millions d’euros en equity. Le dirigeant, Gaël Constancin, veut maintenant aller très vite pour s’imposer sur son marché.

La levée de fonds a permis à Gaël Constancin, le PDG d’i-Virtual, de recruter très rapidement cinq personnes — Photo : Jean-François Michel

Fin 2020, Gaël Constancin a bouclé la première levée de fonds de sa start-up i-Virtual en deux mois, sur un montant de 2,5 millions d’euros. "Cette fois, il a fallu huit mois", lâche le dirigeant, qui a rassemblé 3 millions d’euros grâce aux apports financiers de ses actionnaires, nouveaux et historiques. "Au total, avec les prêts bancaires, nous allons disposer d’environ 4,5 millions d’euros", estime le PDG d’i-Virtual.

Basée à Metz, disposant d’un bureau à PariSanté Campus, la jeune pousse développe, grâce à une équipe de 18 personnes, des outils de mesure des constantes physiologiques par le biais d’un smartphone. Elle a réalisé une partie du tour de table grâce à la plateforme de crowdequity Tudigo : "125 personnes nous ont apporté 400 000 €", compte Gaël Constancin. Au-delà de l’apport financier, le recours à cette plateforme devra permettre à l’équipe d’i-Virtual de disposer d’un panel de bêta-testeurs : "Nous allons mobiliser ces petits investisseurs pour nous aider à tester de nouveaux modules. Nous voulions créer un panel de bêta-testeurs, et là, nous en avons un très motivé pour faire des données de qualité. On imagine que la moitié des personnes concernées vont s’impliquer".

Le soutien de la région Grand Est

À côté des investisseurs historiques, les fonds Elaia et UI Investissement, c’est le fonds de capital-risque du groupe Malakoff Humanis, MH Innov', qui fait son entrée. Avec un chiffre d’affaires de 6,4 milliards d’euros en 2022, pour plus de 400 000 entreprises clientes et plus de 9 millions de personnes assurées, le groupe de protection sociale revendique une part de marché de près de 15 % sur l’assurance collective et veut, avec cet investissement, "aller chercher davantage de technologie de rupture au bénéfice de nos clients au quotidien", indique Gauthier Lalande, directeur exécutif de MH Innov'.

En plus de l’investissement en capital, i-Virtual a retrouvé le soutien de la région Grand Est, à travers Bpifrance et une aide de 500 000 € attribuée dans le cadre du dispositif France 2030, dans sa version "Grand Est".

Discret sur son chiffre d’affaires et sur la répartition du capital suite à cette levée de fonds, Gaël Constancin vise aujourd’hui "un million d’euros de chiffre d’affaires à la fin de l’exercice 2024 et la rentabilité pour l’exercice 2025". Et cette levée de fonds doit être la dernière : "L’objectif est bien d’être rentable", insiste Gaël Constancin. "Après 2025, nous allons sécuriser l’entreprise et fonctionner grâce à la croissance organique." La course est lancée pour s’imposer sur le marché. Le PDG d’i-Virtual veut désormais aller vite, très vite. "La levée de fonds était à peine bouclée que nous recrutions quatre personnes", rappelle le Gaël Constancin. L’enjeu est de peser sur un marché en très forte croissance, celui de la mesure des patients à distance, qui doit peser 175 milliards de dollars à horizon 2027, d’après les données des cabinets spécialisés. "Nos concurrents, soit une quinzaine d’entreprises à travers le monde, courent déjà très vite", résume Gaël Constancin. "Notre outil doit rentrer dans les parcours patients des assureurs, qui sont notre cible prioritaire." Comptant cinq clients en Europe, mais aucun en France, i-Virtual veut déjà s’imposer en Europe, avant d’exporter sa solution vers d’autres marchés.

Vers la mesure de la tension artérielle ?

Dans ce sprint, i-Virtual dispose d’un avantage de poids : depuis janvier 2023, elle est la seule société à disposer du marquage "CE dispositif médical" permettant la mesure de signes vitaux via un simple selfie vidéo. "Médicalement, nous avons démontré notre crédibilité en obtenant le marquage CE, ce qui n’était pas gagné d’avance. Par contre, nous avons désormais des contraintes réglementaires très fortes, notamment sur la publicité et le marketing", résume Gaël Constancin.

Face à des concurrents qui vendent du rêve sans en avoir fait la preuve de l’efficacité de leur produit, le dirigeant d’i-Virtual sait que le "marché fera le tri" entre les solutions qui ont fait leurs preuves cliniques et les autres. Déjà capable de mesurer quatre constantes physiologiques - la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la variabilité cardiaque et le niveau de stress - à travers la solution Caducy, l’équipe d’i-Virtual, composée de 18 personnes dont 7 salariés titulaires d’un doctorat, travaille à la mesure de la tension artérielle. "Cela fait deux ans que nous entraînons des algorithmes pour mesurer la tension artérielle et en 2024, nous allons sortir deux solutions différentes, répondant à deux cas d’usage", annonce Gaël Constancin. Marqueur suivi systématiquement par les soignants, l’ouverture de ce marché par i-Virtual pourrait bouleverser la trajectoire de la start-up messine, mais aussi le développement de la e-santé.

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