Rien n’est trop beau pour l’œnologie, cet art de vivre à la française. Depuis 2004, Diam Bouchage, basée à Céret (Pyrénées-Orientales), développe et perfectionne une solution de bouchage innovante : son procédé breveté de purification du liège permet d’extraire les molécules susceptibles d’altérer le goût du vin. Devenue leader mondial sur ce type de produit technologique, la PME catalane (220 salariés, CA 2020 : 186 M€) ne ménage pas sa peine pour le rester, après avoir investi quelque 76 millions d’euros sur la période.
Plus de trois milliards de bouchons produits
Dans le cadre de son dernier plan d’investissement, d’un montant de 8 millions d’euros sur 3 ans, Diam Bouchage engage aujourd’hui la plus grosse enveloppe (3,5 millions d’euros, avec le soutien du plan France Relance) pour se renforcer sur la partie production et finition. L’entreprise va étendre son usine de Céret, dans la zone de stockage notamment, installer une nouvelle ligne de fabrication de bouchons et se doter d’une technologie de marquage au laser. "En production, nous avions par exemple mis en place une nouvelle technologie de nettoyage, calibrée pour un volume de 800 millions de bouchons par. Nous avions atteint le seuil de 700 millions de bouchons jusqu’ici, et cet investissement nous permettra d’atteindre la capacité nominale prévue sur ce poste", raconte Dominique Tourneix, directeur général Diam Bouchage.
Le site de Céret produit environ un milliard de bouchons par an. Filiale du groupe francilien Oeneo, Diam Bouchage dispose d’une autre usine en Espagne, qui fabrique 1,5 milliard de bouchons, et a acquis en 2015 un troisième site au Portugal qui, avec 400 millions d’unités, poursuit encore sa montée en puissance. À ce jour, la capacité globale de production s’élève donc à 3,5 milliards de bouchons environ – une force de frappe nécessaire pour affronter les aléas de la crise sanitaire.
Une approche haut de gamme
Avec la pandémie, Diam Bouchage a vu son activité fléchir de 15 % au premier semestre 2020, avant de faire un rattrapage progressif et de finir l’année avec une perte de 3 %. En 2021 en revanche, tous les voyants repassent au vert, voire au vert vif : au premier semestre, la PME catalane est déjà en progression de 20 % par rapport à son activité d’avant crise. "Nous vendons dans 80 pays, ce qui est un plus quand l’activité repart sur le plan mondial. En raison d’un manque de containers, certains de nos clients craignent de manquer d’approvisionnement en bouchons, et font des achats de précaution, dans des volumes sans rapport avec la consommation mondiale de vins actuelle", relève Dominique Tourneix.
Diam Bouchage a développé une gamme de bouchons pour vins tranquilles, effervescents et spiritueux. En 2017, elle a encore innové en lançant un bouchon 100 % biosourcé, toujours produit à partir de liège, mais avec un liant extrait de la cire d’abeilles. "Sur le long terme, ce sera notre produit majeur", prédit Dominique Tourneix. D’ici là, ce bouchon, conçu pour des bouteilles vendues plus de 10 euros, cible plutôt un segment haut de gamme. Mais si Diam Bouchage séduit un certain nombre de grands crus (dans les vins blancs de Bourgogne, elle vient d’atteindre 60 % de parts de marché), elle s’enorgueillit de travailler aussi avec des petits vignerons. "Notre marché est mondial, et nous devons produire en masse de la diversité", insiste l’entrepreneur catalan.
