La société coopérative Biocenys (7 salariés, CA : 350 000 €), fondée en 2012 par Emmanuelle Parache à Toulouse, qui accompagne les entreprises pour qu’elles intègrent la biodiversité dans leurs projets, connaît un surcroît d’activité. Galvanisée une première fois après la Cop 21, elle surfe sur la prise de conscience générale née de la période du Covid. “Toutes les entreprises ont un impact sur la biodiversité, de manière directe ou indirecte”, insiste-t-elle. Il y a dix ans, Biocenys a commencé par implanter des ruches dans les entreprises et Emmanuelle Parache est elle-même devenue apicultrice. La société en compte plus de 200 aujourd’hui partout en France, participant ainsi à la conservation des filières apicoles locales qu’elle fait travailler. Progressivement, elle a élargi son portefeuille de solutions à l’écopâturage ou à l’aménagement d’hôtels à insectes. Puis, en collaboration avec le Conservatoire d’espaces naturels, l’école d’ingénieurs de Purpan et un expert forestier, elle a créé Alséide, une offre qui permet aux entreprises d’équilibrer leur empreinte carbone en protégeant les forêts privées. “Ces forêts se situent en général à une heure des grandes métropoles, décrit Emmanuelle Parache. Les entreprises peuvent y amener leurs clients et leurs collaborateurs pour y parler de stockage carbone ou de changement climatique.”
Entreprises engagées pour la nature
Biocenys établit aussi des diagnostics écologiques de sites d’entreprises. “L’idée est de leur montrer que leur foncier n’est pas seulement un prix au mètre carré mais aussi une richesse en termes de biodiversité”, indique-t-elle. La coopérative a fini par se diversifier dans l’ingénierie biodiversité auprès des promoteurs (Icade, Promologis…). “L’objectif est de minimiser l’impact des projets de logements ou tertiaires, décrit Emmanuelle Parache. Nous les accompagnons dans le cadre de démarches volontaires avec ou sans labellisation”. Deux labellisations spécifiques existent : BiodiverCity et Effinature. “Nous incitons aussi les entreprises à participer au dispositif porté par l’Office français de la biodiversité (OFB), qui s’appelle “Entreprises engagées pour la nature”, ajoute-t-elle. Celui-ci passe par une phase d’audit puis par la mise en place de plans d’action. Biocenys est d’ailleurs entrée elle-même dans ce dispositif en début d’année.” Seul acteur de l’Hexagone qui agrège des solutions clés en main et du conseil, Biocenys assiste aussi les entreprises dans leur réponse aux appels d’offres.
Modélisation des services écosystémiques
Depuis l’année dernière, elle s’est alliée à l’école d’ingénieurs de Purpan et à l’université Paul Sabatier pour le développement sur ses fonds propres d’un outil innovant de modélisation des services écosystémiques. “Cet outil très opérationnel et simple d’utilisation permet de mesurer l’impact réel d’un projet dans lequel la biodiversité a été prise en compte”, précise-t-elle. Emmanuelle Parache souhaiterait décrocher des subventions (Région, Ademe…) qui permettraient d’en faire un projet encore plus ambitieux. Pour accompagner sa croissance, Biocenys vient de recruter trois personnes en six mois. Elle cherche encore un profil de secrétaire général. La dirigeante espère aussi attirer des investisseurs avant la fin de l’année.
