L’ETI familiale toulousaine Actia Group (3 953 collaborateurs, dont 1 121 en France) entame un plan à 3 ans qui va la conduire à se réorganiser en quatre divisions, chacune d’entre elles constituant bientôt une filiale à part entière : Actia Mobility, Actia Aerospace, Actia Energy et Actia Engineering Services. “Nous voulons donner de la visibilité à nos activités, justifie Jean-Louis Pech, son président. Nous sommes des spécialistes de l’électronique embarquée mais dans des domaines très diversifiés et nos clients, parfois, ont du mal à se retrouver dans notre organisation.” Aujourd’hui, l’activité Mobility représente environ les trois-quarts de son activité et lui offre ses trois plus gros clients : Volvo AB, CNH Global et Traton. Mais le groupe, qui enregistre un chiffre d’affaires de 288,70 millions d’euros au premier semestre 2023, en hausse de 16,20 % (résultat net : 1,80 M€), souhaite monter en puissance dans les autres secteurs, en particulier le spatial, domaine dans lequel il performe déjà sur son site de Colomiers (Haute-Garonne). “Actia est un fournisseur d’électronique embarqué pour les constellations de satellites, rappelle son dirigeant. Nous cherchons désormais à développer la partie ingénierie associée.”
1+1 = 3
À cet effet, le groupe a annoncé le 11 septembre 2023 entrer en discussion exclusive avec Diadem Industries, la holding de Georges Galea, propriétaire de Steel Électronique, une PME d’ingénierie de 70 salariés basée à Martres-Tolosane (Haute-Garonne). L’opération, qui reste sujette à négociation, pourrait aboutir à un rachat de l’entreprise par Actia, entre la fin de l’année 2023 et le printemps 2024. “Steel Électronique possède une équipe d’ingénieurs en bureau d’études qui a une très bonne connaissance de la conception de systèmes électroniques embarqués au sein des satellites, indique Jean-Louis Pech. Et Actia a une capacité industrielle qui pourrait lui être associée. Nous avons en perspective que, si nous concluons le deal, nous ferons 1+1 = 3. Il pourrait permettre à Steel de continuer à se déployer en lui donnant une surface industrielle qu’il n’a pas aujourd’hui et ainsi d’accéder à d’autres marchés que ceux auxquels il s’adresse aujourd’hui.”
800 millions d’euros en 2025
Actia ferait ainsi émerger un ensemble industriel de référence en tant que fournisseur d’électronique embarquée, essentiellement de rang 2, pour les domaines aéronautique, spatial et NewSpace, et télécommunication (sol et spatial embarqué). Selon l’ETI toulousaine, l’ensemble industriel dédié à ces métiers représenterait une activité annuelle de près de 70 millions d’euros, dont environ 7 millions d’euros pour Steel Electronique, et serait fort d’une équipe d’environ 250 collaborateurs, dont un tiers dédié à la R & D. “Nous avons accompagné le monde aéronautique dans cette industrialisation ces trente dernières années, rappelle Catherine Mallet, directrice générale déléguée d’Actia, et nous voulons aujourd’hui accompagner le spatial dans l’industrialisation de ses process, qui connaît des contraintes, à la fois de production et de cybersécurité. Nos usines sont conçues pour cela.” Le groupe toulousain, endetté à hauteur de 215 millions d’euros et qui recrute 180 personnes cette année (60 postes restent à pourvoir), confirme par ailleurs ses perspectives de croissance : le chiffre d’affaires 2023 devrait flirter avec les 600 millions d’euros, pour atteindre 800 millions d’euros en 2025.
