Le premier centre d’hydrologie spatiale opérationnelle pour le suivi et la gestion globale de l’eau vient d’être lancé à Toulouse. Nommé HydroVenture, il a été impulsé par le consortium formé par trois lauréats, en février 2024, de l’appel d’offres France 2030 pour l’utilisation de données spatiales dans le suivi et la gestion de l’eau : CS Group (filiale du groupe Sopra Steria spécialisée dans la conception et l’intégration de systèmes critiques), Magellium, une société d’ingénierie basée à Ramonville-Saint-Agne en Haute-Garonne qui propose des produits et services dans des domaines de haute technologie dont l’imagerie, l’observation de la Terre, le traitement vidéo, les logiciels et systèmes et la cartographie, ainsi que la start-up toulousaine vorteX. io.
De nouveaux produits et services
Ces trois acteurs se sont associés à d’autres partenaires issus du public et du privé, pour la plupart regroupés au sein d’Aerospace Valley : BRL Ingénierie, CERFACS, CLS, HydroMatters, MEOSS, SERTIT et l’infrastructure de recherche Data Terra (CNES, CNRS, INRAE, IRD). L’objectif du consortium est de proposer à ses clients (pouvoirs publics et entreprises privées) de nouveaux produits et services pour l’observation, la modélisation et la gestion en temps réel des ressources en eau de la planète.
Une marketplace mise en avant
“L’innovation sera pilotée par les organismes de recherche publics et le CNES, notamment via l’entité Data Terra, détaille Guillaume Valladeau, le président de vorteX. io. Les PME de l’écosystème, elles, vont générer des services à valeur ajoutée, sous forme d’une marketplace à destination des gouvernements, de l’agence environnementale européenne, des ONG, de l’ONU, et aussi du privé comme les infrastructures pour la surveillance hydraulique, le domaine des transports, les assurances, la prévention dans les hôtelleries de plein air…”
Cette collaboration public privé inédite soutiendra le développement d’une filière française d’excellence en hydrologie spatiale contribuant sur le territoire national aux objectifs du Plan Eau et du Plan France 2030. Elle s’inscrit également dans une perspective européenne, capitalisant sur la complémentarité des États membres, les directives européennes, et les ambitions des programmes environnementaux tels que DestinE et Copernicus. Enfin, le consortium sera en position privilégiée pour contribuer aux services d’alertes précoces souhaités par l’ONU d’ici à fin 2027.
Un marché européen de 440 millions d’euros
“Le marché européen de l’observation hydrologique de la Terre était estimé, pour le spatial, à 220 millions d’euros en 2021, et il va doubler d’ici 2031, précise Guillaume Valladeau. HydroVenture entend atteindre 40 à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires à cet horizon.” Des réunions mensuelles vont se tenir au cours de l’année pour doter cette joint-venture partenariale d’un statut juridique, d’un lieu d’accueil et d’un effectif dédié.
“Nous avons déjà un socle financier pour sortir les premiers niveaux de services qui vont permettre de répondre à des enjeux pour un client d’ancrage qui n’est autre que le Ministère de la Transition écologique”, indique le dirigeant de vorteX. io. Les fondateurs d’HydroVenture souhaitent que la structure devienne internationale dans un avenir proche, avec l’arrivée de nouveaux acteurs.
