Le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) a récemment tenu son assemblée générale annuelle dans un contexte de crise profonde pour le vignoble bordelais. L’interprofession a ainsi voté à l’unanimité le dispositif interprofessionnel d’arrachage sanitaire des vignes, qui prévoit 19 millions d’euros financés par le CIVB dont 14 millions d’euros via un emprunt "dont le Conseil a demandé qu’il soit garanti par l’État". C’est l’une des lignes d’une enveloppe globale de 57 millions annoncée lors du dernier Salon de l’agriculture.
Ils permettront d’arracher jusqu’à 9 500 hectares à 6 000 euros l’hectare auxquels pourront s’ajouter 2 000 euros en cas de reconversion. Si les modalités et critères d’attribution ne sont pas encore définis, le plan d’arrachage devrait débuter après la récolte 2023 et s’étaler sur les deux hivers suivants. Avant cela, le plan national de distillation de crise (160 millions d’euros, dont va bénéficier le vignoble bordelais), devrait démarrer "dès cet été", indiquait le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, en février dernier.
Opération séduction
Au-delà de pistes déjà évoquées sur une diversification de production, les opérations de promotion font figure de priorité, notamment à travers Bordeaux Fête le Vin, annualisé, en juin. Côté communication, une grande campagne nationale devrait démarrer en septembre, spécifiquement dédiée aux vins rouges (85 % de la production, le plus concerné par la chute des ventes).
Enfin, l’interprofession garde les yeux rivés vers l’export, pour lequel les derniers chiffres de commercialisation "montrent des volumes en baisse de 7 % […] malgré un record de ventes en valeur (2,36 milliards d’euros). Au-delà de marchés émergents (l’Afrique ou l’Asie du Sud-Est sont cités), des actions ciblées sont prévues en Europe auprès des "prescripteurs" (distributeurs, grossistes, cavistes, sommeliers, restaurateurs), à l’image d’un "temps fort" autour des vins rouges visant "une centaine de cavistes au Royaume-Uni" cet automne.
Pour reconquérir un marché chinois en déprise, un "road-show" dédié aux importateurs est prévu au dernier trimestre 2023 dans cinq villes, dont Pékin et Shanghai. "L’idée est de stimuler la demande en leur présentant des vins de Bordeaux non encore référencés sur le marché", précise-t-on. Enfin, le CIVB devrait lancer en 2024 un nouveau site internet, "plateforme de marque des vins de Bordeaux".
