Le groupement composé de Engie (ex-GDF-Suez), Neoen Marines et EDP Renewables a confirmé le 22 décembre dernier son intention de poursuivre son projet de parc éolien en mer au large des côtes normandes. Une décision qui est tout sauf une surprise, mais qui marque un point d'étape nécessaire après un débat public lui-même clôturé le 31 juillet 2015.
Un maître mot : concertation
Attributaire depuis mai 2014 de l'appel d'offres lancé par l'État concernant la réalisation et l'exploitation du parc en mer de Dieppe-Le Tréport, le consortium n'a pas négligé ses efforts depuis pour accentuer une concertation ouverte de longue date avec les riverains et l'ensemble des acteurs locaux. Concertation dont la procédure de débat public aura été le point d'orgue. « Le débat public a permis aux riverains de bien s'exprimer », résume Christophe Leblanc, coordinateur local pour le compte du maître d'ouvrage. Des remarques « que l'on retrouve dans les éléments de notre décision ».
Favoriser les initiatives à vocation touristique
La société de projet Éolienne en mer Dieppe-Le Tréport s'engage « à intensifier » la concertation sur le territoire, ainsi qu'à « prendre en considération l'impact du projet sur le paysage, le tourisme et l'identité du territoire ». Elle promet dans le même temps « de contribuer à l'émergence d'initiatives locales de développement touristique autour du parc, à terre comme en mer ». À l'image de ce que d'autres parcs en Europe proposent, comme au Danemark près du parc de Horns Rev où des pêcheurs de la région de Esbjerg se sont recyclés en organisateurs de sorties en mer. Avec les pêcheurs, justement, le maître d'ouvrage fixe un calendrier : il finalisera avec eux dans le courant du premier semestre 2016 « l'emplacement des éoliennes et du câblage au sein de la zone ».
Levée des risques en juin 2016
Côté calendrier, après avoir annoncé la poursuite de son projet, le promoteur historique Engie voit se profiler en juin prochain une nouvelle échéance : la fin de la période dite de levée des risques. « À cette échéance, nous serons en mesure de confirmer à l'État la faisabilité technique du projet », explique Christophe Leblanc. « Les études sont actuellement en cours ». En parallèle, le groupement travaille à la mise au point des dossiers de demande d'autorisation d'exploitation. Avec, notamment une étude d'impact qui sera instruite par les services de l'État en 2017. « À partir de là, l'enquête publique pourra être diligentée ». Le tout pour une mise en service du parc prévue pour 2021. Le projet prévoit 62 éoliennes de 8 MW (Adwen) et un poste de livraison en mer d'une puissance de 496 MWh situé à 15 km du Tréport et 16 km de Dieppe.
Guillaume Ducable
Le maître d'ouvrage a pris sa décision. Sans surprise, Engie et ses partenaires poursuivent l'aventure à l'issue du Débat public. Prochaine étape : la levée des risques.
