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Tchack se diversifie et change de décor
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Tchack se diversifie et change de décor

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Le studio d'animation lillois Tchack entend se consacrer de plus en plus à des projets auto-produits. Un tournant pour l'entreprise, qui déménage pour se doter de locaux plus adaptés à son activité.

Le studio Tchack s’est récemment doté d’une structure dédiée à la production de contenus. La série "Petit Malabar" (ci-dessus), sa première née, sera diffusée sur France Télévisions à partir de septembre. — Photo : Tchack

Derrière des longs-métrages d’animation remarqués comme Avril et le monde truqué, Louise en hiver, ou encore la série Last Man, il y a les talents et les petites mains de Tchack. Créé à Lille en 2008, le studio fondé par Matthieu Liégeois, Armel Fortun, Santine Muñoz et Luciano Lepinay réalise des séries, des films d’animation et des documentaires. Jusqu’à présent plutôt abonné aux réalisations en sous-traitance pour le compte de producteurs, Tchack s’est récemment lancé dans le financement de ses propres productions, pour gagner en indépendance.

« En région, la plupart des studios ont un rôle de prestataire et travaillent sur commande pour des producteurs, souvent parisiens, résume Luciano Lepinay. Chez Tchack, nous sommes vraiment reconnus pour notre expertise sur les décors. Mais nous sommes capables de tout faire, en 2D et en 3D. Nous étoffons les équipes selon les projets et les besoins ». « Le rôle de prestataire n’est pas toujours très confortable, consent-il à dire. Il y a bien sûr des producteurs qui nous sont fidèles et avec qui ça se passe très bien, et d’autres avec qui ça peut être moins agréable de travailler… C’est pour éviter ce genre de désagréments que l’on développe de plus en plus la production. Dans l’idée, à terme, de ne plus faire que cela ».

Deux entités distinctes

Depuis 2016 en effet, Tchack a été officiellement scindée en deux entités qui réalisent, au global, autour d’1,3 M€ de chiffre d’affaires. Les prestations sont désormais assurées par Beaux et bien habillés, une nouvelle structure, tandis que Tchack se consacre exclusivement à la production et à la réalisation de projets "maison". « Ce sont deux métiers et deux cycles de trésorerie différents », détaille Mathieu Liégeois. « En production, il faut investir ; il n’y a pas de rentrées d’argent sur de longues périodes, puis le chiffre d’affaires grimpe d’un coup. En réalisation c’est plus linéaire d’une année sur l’autre. C’était donc plus simple de séparer clairement les deux activités. »

Première création entièrement produite et réalisée par Tchack, Petit Malabar - une série de vulgarisation scientifique adaptée de livres pour enfants - sera diffusée sur France Télévisions à partir de septembre. Elle est déjà vendue en Israël, en Estonie et en Suisse. Tchack a également lancé ses équipes sur deux longs métrages dont il est coproducteur.

Un déménagement en cours

Comme souvent dans l’audiovisuel, les effectifs de Tchack varient et reposent quasiment exclusivement sur des intermittents. L’entreprise compte cinq permanents et fonctionne en moyenne avec 14 ETP, soit une quarantaine de personnes. Des équipes qui se retrouvent souvent à l’étroit dans les actuels locaux, en face de la gare Lille Flandres. Tchack a donc investi 800 000 euros pour acquérir et équiper son nouveau studio de 450 m² rue Gambetta. « Nous avons conçu un bon outil de travail, avec de l’espace et une ambiance propice à la création », se félicitent les fondateurs de Tchack. Le déménagement devrait être effectif fin mai.

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