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Le Fuscolab conforte ses missions d’incubateur des forces spéciales marines
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Le Fuscolab conforte ses missions d’incubateur des forces spéciales marines

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Lancé en 2019 au cœur de la base des fusiliers et commandos de la Marine nationale à Lanester, le Fuscolab atteint désormais sa vitesse de croisière. Pour les entreprises, il permet de mieux cibler les besoins opérationnels des forces spéciales marines et d'avancer sur des projets innovants en mode collaboratif.

Le Fuscolab met notamment en œuvre le prototypage d’équipements militaires en impression 3D — Photo : Fuscolab

Alors que la guerre frappe aux portes de l'Europe, répondre à l'ensemble des menaces qui peuvent peser sur les intérêts nationaux devient un enjeu technologique et industriel majeur. C'est dans cet esprit que le Fuscolab a été créé en octobre 2019, au plus fort de la crise pandémique. Aujourd'hui, pour des investissements totalisant plus de 1,5 million d'euros, une centaine de projets ont déjà été accompagnés ou restent en cours de développement via cet outil collaboratif inédit qui associe des entreprises à ses efforts d'innovation. "Nous entrons aujourd'hui dans une phase de consolidation de nos activités, assure l'officier de Marine en charge du Fuscolab. Nos domaines d'intervention sont vastes : appui des forces navales, pénétration des espaces maritimes, production d'effets dans les champs immatériels depuis la mer pour naviguer par exemple en zone brouillée, défense de l'emprise maritime."

Une dizaine d'experts

Le Fuscolab occupe à Lanester un site de Défense comptant parmi les plus sécurisés de France. C'est là, sur cette base qui s'étend sur une centaine d'hectares, au confluent des rivières du Scorff et du Blavet, que vivent et s'entraînent près d'un millier de personnes affectées à la défense des zones et équipements maritimes, dont 6 des 7 unités des forces spéciales, les fameux commandos marine.

Dans les locaux du Fuscolab, les méthodes alliant convivialité et agilité prévalent pour faire advenir les avancées technologiques sur le champ de bataille… "Nous avons formé une équipe d'une petite dizaine de réservistes, experts dans leurs domaines : systèmes d'information et de communication, navigation, capteurs, cyber, digital, drones, armements, munitions et explosifs…, précise la responsable du Fuscolab. Notre rôle : incuber, accélérer et valoriser le développement de nouveaux savoir-faire pour asseoir la supériorité de nos forces selon leurs besoins opérationnels."

Des applications concrètes

Dans cette perspective, un travail dit "top-down" qui met en œuvre la vision stratégique de l'État-major est couplé avec une approche dite "bottom-up" qui répond directement aux besoins éprouvés sur le terrain. En résultent des applications concrètes, parfois mises au point en interne, comme cet accessoire qui permet de bloquer les boutons d'un appareil radio, afin de ne pas le dérégler dans un mouvement en opération. Certaines inventions sont affinées au long cours, en lien avec des partenaires privés : centrale inertielle de navigation miniaturisée pour s'orienter dans les zones de déni d'accès avec Safran (76 600 salariés ; 15,3Md€ de CA), foils pour stabiliser les embarcations ECUME avec le morbihannais SEAir (15 salariés ; CA NC)…

"Nous entretenons des liens avec l'ensemble des acteurs de notre écosystème, avec plusieurs dizaines d'entreprises référencées, des grands noms, mais aussi des PME, dont certaines gravitent localement comme le spécialiste en drones et acoustique sous-marine RTSys, ou encore Alotech qui développe des équipements de sécurité, reprend l'officier de Marine. Nous pouvons engager des collaborations avec eux pour le développement d'un projet. Si c'est concluant, nous entamons les démarches pour équiper l'ensemble des forces."

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