« Pour que la transition énergétique se fasse, des entreprises doivent avoir des actions fortes ». Pour Olivier Béchu, directeur de ValEnergies (14 salariés, CA 2018 : 3M€) à Mouans-Sartoux, qui commercialise une box permettant aux entreprises d’accéder gratuitement à l’autoconsommation solaire, cette « action forte » passe notamment par le partenariat avec des entreprises référentes. Fin juillet, il a ainsi équipé le site de SAP Labs France à Sophia Antipolis (250 salariés), siège de la filiale française de l’éditeur de logiciel allemand SAP.
« Cela ne m’a rien coûté ! », confirme Hanno Klausmeier, président de SAP Labs France (68,5 M€ de CA en 2017, 400 salariés). Le toit de son bâtiment accueille ainsi 500 m² de panneaux solaires permettant de couvrir 39 % des besoins moyens en électricité en journée pendant l’été. « ValEnergies investit sur notre toit et en contrepartie nous leur achetons l’électricité que l’on consomme au taux EDF minoré de 10 % », poursuit le dirigeant.
Action forte et opportunisme
Payer son électricité moins chère, sans avoir besoin d’investir, tout en valorisant son image : le côté « action forte » de SAP Labs France pourrait aussi bien être qualifié d’opportunisme. Mais loin de s’opposer, ces deux aspects se combinent avec succès selon Hanno Klausmeier. « Le groupe SAP a défini un objectif de neutralité carbone à horizon 2025. Nos leviers d’action sont surtout sur le transport et l’électricité. J'ai fait passer 40 % de la flotte de SAP Labs France en électrique, et vu les pics de consommation que cela génère, utiliser l’énergie solaire était la suite logique, décrit Hanno Klausmeier. Aujourd’hui le site de Sophia Antipolis est le site le plus avancé en innovation énergétique du groupe SAP avec celui de Palo Alto en Californie. »
Recyclage des déchets à la cantine, potager d’entreprise géré en permaculture, bornes anti-moustiques écologiques et installation d’un système de gestion intelligente du bâtiment, autant d’initiatives que le président de SAP Labs France utilise pour valoriser son unité aux yeux de sa direction. « SAP est une entreprise privée qui veut gagner de l’argent. Chaque filiale doit prouver chaque jour sa valeur ajoutée et mettre en oeuvre une transition énergétique plus rapide que les autres au sein du groupe renforce notre position », poursuit-il.
L’autoconsommation séduit
Pour ValEnergies, filiale du groupe luxembourgeois Valfidus (1 600 salariés, CA : 368 M€) spécialisé sur les produits techniques du bâtiment, SAP Labs France est une référence de choix. « Nous avons une centaine de box installées en France et nous en avons encore 248 en commande. Il n’y a pas encore d’élan massif mais on commence à sortir des sociétés pionnières », précise Olivier Béchu. ValEnergies intervient à partir de 300 m² de panneaux solaires, en toiture ou à terre, et son retour sur investissement se fait en dix ans. « On ne peut pas demander aux entreprises dont ce n’est pas le cœur de métier de supporter cet investissement, c’est pourquoi nous avons mis au point la box d'autoconsommation solaire sans investissement », poursuit-il.
Aujourd’hui 50 % des installations photovoltaïques en France se font pour de l’autoconsommation – entreprises et particuliers – alors que ce taux était négligeable il y a encore deux ans.
