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Le géant chinois TCL et l'ETI Sequans misent sur Sophia et la 5G
Sophia Antipolis # Électronique # International

Le géant chinois TCL et l'ETI Sequans misent sur Sophia et la 5G

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La microélectronique sophipolitaine se renforce avec l'implantation, coup sur coup, de deux sites R&D dédiés à la 5G et l'IoT. Le premier est porté par le géant chinois TCL Communication, le second par l'ETI française Sequans.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est en France que le groupe d'électronique grand public chinois TCL a débuté, à partir de 2014, ses recherches sur la 5G. Cette norme qui, demain, améliorera radicalement les capacités des réseaux de communication mobile pour accompagner, entre autres, le déploiement des objets connectés. Et c'est à Sophia Antipolis que sa filiale TCL Communication (4 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur les 10 que réalise le groupe de 75.000 personnes) va approfondir le sujet. Le nº6 mondial des terminaux télécoms (mobile, tablette, routeur), qui a repris en 2004 les activités d'Alcatel, vient d'implanter un laboratoire R & D sur la technopole azuréenne, dans les locaux de l'école spécialisée dans les systèmes réseaux Eurecom. Six ingénieurs y travaillent déjà, ils devraient être le double dans quelques mois.

TCL s'allie à Eurecom

« Contrairement à certains de nos concurrents, nous ne sommes pas positionnés sur les infrastructures, mais que sur les terminaux. D'où l'importance de peser sur la définition des futurs standards de la 5G pour prendre une avance compétitive et y intégrer, dès l'amont, les contraintes des mobiles », explique Eric Vallet, vice-président Partnership de TCL Communication. Pour ce faire, la firme parie sur le collaboratif. Elle vient d'intégrer l'Alliance OpenAirInterface (OAI), présidée par Eurecom, réunissant déjà Nokia, Orange et Ercom, qui travaille sur le potentiel des logiciels open source dans les télécoms en général, la 5G en particulier. « L'objectif de l'Alliance est de fédérer des contributeurs pour raccourcir le cycle d'innovation et aller plus vite vers une standardisation », indique Christian Bonnet, président d'OAI. Car la course contre la montre est lancée. Les premiers déploiements de la 5G sont attendus dès 2018 aux Etats-Unis. Aussi, plutôt que d'investir de façon autonome, TCL Communication a-t-il choisi « de bâtir un écosystème avec nos clients, des universités et des entreprises innovantes à l'image de Sequans ».

Sequans parie sur Sophia

Sequans, justement. C'est le second groupe de microélectronique à avoir posé ses bagages en ce début d'année sur Sophia Antipolis. « Un concours de circonstance sympathique », relève son P-dg Georges Karam qui vient donc d'y ouvrir un centre R & D dédié à la norme NB-IoT. C'est le onzième site dans le monde du fabricant français de semi-conducteurs qui revendique le leadership sur le marché des puces 4G LTE pour objets connectés. L'entreprise, cotée à New York, a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 46 millions de dollars (pour 250 personnes dont 140 en France) et devrait franchir, selon les prévisionnistes, les 100 millions en 2018. L'équipe sophipolitaine composée aujourd'hui de sept ingénieurs devrait atteindre rapidement une taille critique estimée à 25 personnes, voire une cinquantaine d'ici à trois ans. « On n'est pas venu ici pour rester petit », avance le P-dg qui admet avoir hésité entre la technopole azuréenne et Israël. « La disponibilité des talents a fait pencher la balance ».

Vivier de talents

Il faut dire que les départs des géants de la microélectronique comme Texas Instruments, Samsung, Nvidia ou encore Intel, dont les ingénieurs recrutés par TCL et Sequans sont d'ailleurs tous issus, ont « paradoxalement impacté positivement le développement de Sophia Antipolis, dont l'attractivité s'explique en partie par le vivier de compétences hautement qualifiées en logiciels et systèmes embarqués », souligne Jean-François Chapperon, de Team Côte d'Azur, à la manoeuvre dans ces deux implantations. Et qui oeuvre pour que la technopole « reste dans la short-list » des implantations possibles. D'autant que « la microélectronique azuréenne est en mutation, analyse-t-il. Elle s'exprime désormais moins dans les télécoms que dans les services liés à la ville, à la mobilité, à la santé. » Ce qui se traduit par de nouveaux entrants, « généralement de taille moyenne mais aux ambitions mondiales ». À l'image de Sequans. De quoi augurer « une nouvelle phase de développement » pour le parc technologique, confirmée par les derniers chiffres publiés qui font état d'une création nette de 3 000 emplois ces trois dernières années.

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