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Les papeteries sarthoises d’Arjowiggins en redressement judiciaire
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Les papeteries sarthoises d’Arjowiggins en redressement judiciaire

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À la demande du groupe Sequana, le tribunal de commerce de Nanterre place ses filiales Arjowiggins Graphic et Arjowiggins Creative Papers en redressement judiciaire. Une procédure qui concerne les papeteries sarthoises de Bessé-sur-Braye et Saint-Mars-la-Brière, qui emploient 830 personnes dans le département.

— Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

Le tribunal de commerce de Nanterre accède à la demande du groupe papetier français Sequana (2,8 Md€ de CA, 7 800 salariés) d’ouvrir une procédure de sauvegarde et de placer en redressement judiciaire ses filiales Arjowiggins Graphic et Arjowiggins Creative Papers. En Sarthe, les deux papeteries Arjowiggins de Bessé-sur-Braye (568 salariés) et du Bourray, à Saint-Mars-la-Brière (262 salariés), sont concernées par la procédure, ainsi que l’usine Greenfield qui emploie 73 salariés à Château-Thierry (Aisne). Les sites sarthois sont spécialisés dans la fabrication de produits techniques comme des papiers couchés et laminés, ainsi que dans la production de ouate de cellulose.

Échec de la cession d’Arjowiggins

Ce placement en redressement judiciaire fait suite à l’échec de la cession des pôles papiers de création et papiers graphiques d’Arjowiggins au groupe néerlandais Fineska BV. Des négociations ayant été ouvertes en juillet, avant l’abandon du projet annoncé le 27 décembre 2018. Pour Sequana, l’échec de l’opération est imputable à une « une augmentation inédite et continue de ses coûts exogènes, en particulier de la pâte à papier qui a atteint ces derniers mois son niveau historiquement le plus élevé, dans un contexte de baisse structurelle des volumes en papiers d’impression et d’écriture. »

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Le papetier français est par ailleurs pris depuis 2013 dans un conflit avec le groupe British American Tobacco, qui pourrait amener Sequana à verser 130 millions d’euros de dommages et intérêts à la partie adverse. Un conflit qui a « entraîné une forte défiance de la part des partenaires du groupe, en particulier des assureurs crédit qui ont réduit leur exposition sur Arjowiggins, entraînant des tensions sur le besoin en fonds de roulement », indique le groupe français.

Recherche d’un repreneur

Pour Sequana, cette procédure de redressement judiciaire doit permettre d’identifier des repreneurs pour ces sites industriels. Localement, la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais (LR), s’est entretenue sur le sujet avec le Ministre de l’économie et des Finances Bruno Le Maire. Le président du département de la Sarthe, Dominique Le Mèner (LR) a également adressé un courrier au Ministre de l’économie lui demandant la « position de l’État à l’égard de cette situation ainsi que les solutions que celui-ci compte proposer pour favoriser le maintien de l’activité des usines sarthoises menacées. »

Le tribunal de commerce de Nanterre examinera à nouveau le dossier le 27 février.

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