Le budget du Festival d'Aix-en-Provence s'élève à 23,8 millions d'euros. Si 8,16 millions d'euros proviennent de subventions de fonctionnement et d'investissement, le reste de la somme est issu du privé. « 8,9 millions d'euros proviennent des recettes artistiques et de tournées (billetterie, vente de spectacles, audiovisuel...) et 6,4 millions d'euros du mécénat », indique François Vienne, directeur adjoint du Festival d'Aix-en-Provence, qui ajoute : « Nous sommes dotés d'un modèle économique atypique dans le paysage culturel français, avec près de 20 % de notre budget issu des recettes de mécénat ». Le mécénat est constitué d'une part de plus de 200 particuliers, regroupés au sein du Club des mécènes, qui renouvellent année après année leur soutien aux projets du Festival, et, d'autre part, des entreprises. De grands groupes, comme Altarea Cogedim, partenaire officiel de la manifestation pour la troisième année, ou encore KPMG, EDF, LVMH, Air France, Audiens..., mais également de plus petites structures locales au travers du club Campra (club d'entreprises régionales mécène du festival d'Aix), créé en 2007. « L'objectif du club est de fédérer des entreprises locales. Les attentes ne sont pas les mêmes entre les grands groupes et les PME du tissu local. Nous faisons jouer la logique de club. Nous ne sommes pas simplement dans une relation bilatérale. L'idée est d'amener aussi les entreprises à se découvrir entre elles et à prendre conscience que le Festival est un véritable acteur économique du territoire », souligne François Vienne. 33 entreprises sont ainsi membres au Club Campra. Ricard, le groupe Snef, Bouygues Sud-Est, NGE, Ortec, Digital Virgo, le Crédit Agricole Alpes Provence, Colas mais aussi la Confiserie du Roy René ou encore Château Calissanne.
Soutenir une entreprise locale
« Les entreprises apportent un soutien financier (entre 7.000 et 50.000 ?) et, en fonction, du montant, bénéficient de places, d'invitations, d'espaces réceptifs. Nous aimons pouvoir associer les collaborateurs des entreprises, leur faire découvrir le Festival. Cela nous permet de toucher un plus large public ». Le chiffre d'affaires engendré par le club représente un montant de 500.000 ?, en très forte croissance depuis 2016. « Nous avons fait un travail beaucoup plus ciblé. Notre prospection s'est également élargie au territoire de la Métropole et nous avons touché des entreprises marseillaises. Cette année, cinq sociétés nous ont rejoints. Les entreprises partenaires ou mécènes bénéficient bien évidemment de réductions d'impôt, mais ce n'est pas notre argument principal. Le Festival est un acteur économique à part entière. En nous soutenant, les entreprises soutiennent une autre entreprise locale ». Le Festival regroupe en effet 60 salariés permanents (dont sept personnes pour les opérations de mécénat), auxquels viennent s'ajouter entre 800 et 900 personnes (CDD courts, intermittents...) pendant la durée du festival. « Nous essayons de mettre en place des conventions sur trois années. Nous ne pouvons pas remettre en question notre budget toutes les années. C'est dans la durée que le soutien prend tout son sens. Il nous faut une visibilité pour produire et coproduire des spectacles ». Le Festival organise en effet aussi des tournées pour certains des spectacles qu'il a produits. « Les spectacles créés à Aix-en-Provence, peuvent ainsi ensuite être joués ailleurs. Cela représente de 5 à 10 % de nos recettes ».
Une Académie financée par la taxe d'apprentissage
Au-delà du Club, le Festival a mis en place une Académie du Festival, qui accueille chaque été plusieurs centaines de jeunes artistes du monde entier de toutes les disciplines dans le cadre de programmes de perfectionnement. « Nous avons reçu le label Campus Eco décerné par l'UPE 13 et l'Union patronale régionale aux établissements de formation publics et privés qui répondent à un cahier des charges fixé par le monde entrepreneurial. Ainsi, nous pouvons être financés par la taxe d'apprentissage. Les entreprises peuvent donc participer au Festival par le biais du Club ou par le versement de la taxe d'apprentissage à l'Académie ».
