Pas toujours facile d’obtenir un emploi, ou même un entretien d’embauche, quand on subit des discriminations à cause de son apparence, de son origine, de son orientation sexuelle ou religieuse. L’association La Cravate solidaire œuvre à limiter ces injustices, en apportant ses conseils aux candidats. Créée en 2012 à Paris, elle compte aujourd’hui treize antennes locales, dont celle du Mans, qui a vu le jour fin 2015. Prochaines villes espérées : Rennes et Montpellier.
Objectif mille bénéficiaires
Son action principale, ce sont les ateliers Coup de pouce à destination des demandeurs d’emploi, ou de personnes en quête de stage, "on voit aussi beaucoup de reconversions depuis le confinement", constate Blandine Landoas, la directrice de l’association. "Nous accueillons les personnes de 16 ans à 63 ans". Souvent, elles poussent la porte de l’association sur prescription d’une structure d’insertion qui les accompagne. "Elles ont besoin de retrouver confiance en elles. On va les aider à s’armer par rapport à des questions discriminantes, notamment".
En s’appuyant sur un dressing bien garni, un bénévole conseiller en image propose à la personne qu’elle suit de choisir une tenue "pour se sentir bien. Puis, on lui donne". Cette tenue pourra servir lors de futurs entretiens professionnels. Ensuite, la personne est accompagnée par deux bénévoles pour préparer un pitch (une présentation rapide du parcours) et simuler un entretien. Ces bénévoles sont ou ont été responsables des ressources humaines en entreprise. Cette mise en situation est suivie d’un débriefing avec le candidat. L’action de la Cravate solidaire est partenaire de 65 structures institutionnelles de l’insertion : Pôle emploi, les missions locales, le Conseil départemental, des centres de formation, des cabinets de reclassement, etc.
En 2021, l’association a épaulé 633 demandeurs d’emploi au Mans et 93 sur le reste du département (lors d’ateliers ponctuels organisés par Pôle Emploi, la Mission locale ou les communautés de communes à Sablé, Mamers, Ecommoy, La Suze, Le Lude). "En 2022, nous avons pour objectif d’accompagner 750 personnes en atelier Coup de Pouce au Mans et 250 hors du Mans, soit 1 000 bénéficiaires" espère Blandine Landoas.
Au cœur des entreprises
La Cravate solidaire développe des partenariats avec les entreprises, sous forme de mécénat, à différents niveaux. "Nous organisons une collecte de vêtements dans l’entreprise. Par cette présence, on se fait connaître et on sensibilise aux questions de discrimination. On présente l’envers du décor, on fait tomber les préjugés". Par ailleurs, l’entreprise peut accepter que ses salariés aident à trier et ranger, cela contribue au team building. Avec le mécénat de compétences, ce sont des collaborateurs de services des ressources humaines qui viennent accompagner les candidats de la Cravate solidaire, sur leur temps de travail, en binôme avec un membre de l’association. Quatre entreprises jouent le jeu, à ce jour : Colart, Artus intérim, Bordeau Chesnel et Vinci Autoroute Grand Ouest.
L’association a aussi besoin des entreprises pour leur soutien financier. Ce mécénat financier peut s’intégrer dans la politique RSE de l’entreprise, ou peut être alimenté par un fonds. C’est le cas de la fondation EDF, par exemple. Le budget de la Cravate solidaire en Sarthe était de 235 000 € en 2021, et est estimé à 255 000 € pour cette année, alimenté par des subventions publiques comme privées. L’association est d’ailleurs habilitée à percevoir le reliquat de la taxe d’apprentissage, jusqu’à la fin mai.
