Depuis ses bureaux de Laval (Mayenne), Enerfox va clôturer, fin avril, une levée de fonds qui dépassera les 500 000 euros. La start-up est passée d’un chiffre d’affaires de 100 000 euros en 2022 à 350 000 euros sur l’exercice clos en mars 2023, et elle pense dépasser le million d’euros dans un an. Fondée en 2018 par quatre associés, elle a compté six salariés jusqu’en septembre 2021. Un an et demi plus tard, l’entreprise atteint quinze personnes et va en embaucher trois de plus.
Cette société conçoit et commercialise des solutions pour suivre, analyser et optimiser la consommation d’énergie en fonction d’une production locale, principalement l’électricité photovoltaïque. Grâce à ses logiciels, Enerfox apporte, entre autres, un suivi aux entreprises clientes qui consomment l’électricité qu’elles produisent. Celles-ci réalisent des économies, notamment en pilotant leur activité industrielle en fonction de la météo.
L’autoconsommation s’envole
Le pari de l’autoconsommation, défendue par Enerfox, s’avère payant. "Il y a un chamboulement", explique Nicolas Samon, directeur commercial devenu cinquième associé. "Le coût de production de l’électricité renouvelable, en particulier le prix des panneaux photovoltaïques, a été divisé par dix en dix ans. Le coût de l’énergie achetée sur le réseau a, quant à lui, augmenté. On a connu un pivot en 2022. Les courbes se sont croisées, et la tendance s’accélère. Le modèle de l’autoconsommation est devenu pertinent."
Sur les 2,7 gigawattheures (GWh) d’électricité produite par les clients d’Enerfox, 2,2 ont été autoconsommés. "Avant 2022, la croissance du solaire se maintenait grâce aux politiques de RSE et de bilan carbone des entreprises. Depuis, cela s’accélère parce que les entreprises ont besoin de maintenir leur outil de production à moindre coût."
Avec sa levée de fonds, Enerfox va pouvoir financer ses recrutements supplémentaires, au marketing et à la communication. Ancrée dans le Grand Ouest, l’activité se déploie désormais nationalement, notamment dans le Sud grâce à deux commerciaux. Ce mois d’avril, "on ouvre le quart nord-est au commerce", annonce le président Didier Bailleau. Une personne vient d’être recrutée.
Financer la R & D
"La levée de fonds nous apporte également un renforcement de nos fonds propres, permettant de financer la R & D", poursuit le président. La start-up vient par exemple de déposer un brevet en février 2023, qui porte sur la reconnaissance de signature électrique d’équipements industriels. Elle compte financer une thèse à partir de septembre pour travailler à un nouveau brevet.
Par ailleurs, Enerfox noue des partenariats industriels avec des équipementiers, dont les tests impliquent une participation financière partagée. Ainsi, des discussions et tests sont en cours avec des PME industrielles de divers secteurs (imprimerie, agroalimentaire, éolien) pour qu’elles intègrent les solutions Enerfox en marque blanche. Les Lavallois seront partie prenante du projet de Veolia retenu pour la future usine d’eau potable de Laval/Changé (un chantier à 40 millions d’euros). Un autre partenariat important est en phase de finalisation pour un appel à projets de GRDF pour une unité de méthanisation.
Parallèlement, Enerfox accroît les partenariats auprès de diffuseurs. Il est distribué par des groupes nationaux (Larivière et Rexel), mais aussi des sociétés régionales (Imaginelec). "Nous montons de plus en plus d’actions communes avec Rexel. Par exemple, nous venons de participer à deux salons où ils nous avaient invités". Des discussions sont en cours avec un autre distributeur national.
