À Noyen-sur-Sarthe (Sarthe), difficile de manquer l’usine Cofel et sa tour Bultex. C’est ici que sont stockés jusqu’à 17 000 matelas et 7 000 sommiers. L’usine s’étend sur 23 500 m2, dont les deux tiers consacrés au stockage, tant des matières premières que des produits finis. Fin avril, une nouvelle extension de 3 500 m2 sera livrée, portant à 27 000 m2 l’ensemble du site (145 salariés, 57 millions d'euros de chiffre d'affaires).
Jusqu’à 7 500 matelas par semaine
Cet agrandissement va permettre d’accroître la surface d’ateliers, dans l’objectif de produire jusqu’à 7 500 matelas par semaine, contre 6 500 aujourd’hui. Chaque année, l’usine produit 220 000 matelas et 80 000 sommiers. De nouvelles machines sont également attendues en avril, dont une surjeteuse périmétrique des plateaux de matelas haut de gamme. Jusqu’à présent, des opérateurs interviennent pour guider ces plateaux dans les machines à coudre ; cela sera désormais automatisé.
La principale nouveauté liée à ces investissements sera l’internalisation de la découpe des blocs de mousse. Actuellement, Cofel achète cette mousse découpée à des partenaires extérieurs. "Demain, je vais acheter des blocs de mousse comprimée roulée. Alors qu’elle mesurera 5 cm comprimée, on va lui redonner sa forme initiale de 1,20 m, puis je vais découper des plaques dans ces blocs. L’intérêt est à la fois économique et écologique, détaille François Bienfait, le directeur d'établissement. Aujourd’hui, les camions qui nous livrent nous amènent 130 plaques chacun. Avec la mousse comprimée, il me faudra cinq fois moins de camions pour la même quantité." Les machines de découpe sont attendues en juin. Une dizaine de personnes supplémentaires seront embauchées pour cet atelier.
60 % des besoins électriques de l'usine couverts par le solaire
Un autre aménagement participera à la réduction de l'empreinte énergétique de Cofel à Noyen-sur-Sarthe. Le parking, agrandi, accueille désormais 1 500 m2 d’ombrières couvertes de panneaux photovoltaïques. Cette installation de 265 kilowatts-crête permettra d’alimenter 60 % des besoins de l’usine en électricité. Le surplus non consommé les week-ends sera revendu au réseau.
"Plus qu’un agrandissement, c’est un projet de modernisation de l’usine", plaide le directeur. Le projet comprend encore d’autres aménagements, comme un septième quai de chargement de 325 m2. "Nous en profitons aussi pour relooker les bâtiments administratifs, le showroom, les espaces verts. Tout ceci donne une possibilité d’évolution à cette usine", étaye le dirigeant, qui table sur une trentaine de recrutements supplémentaires. Le groupe Cofel, basé en région parisienne, débourse 3,5 millions d'euros pour l’agrandissement, auxquels s’ajoutent les machines et les ombrières. Le total atteindra plus de 4 millions d'euros (dont une partie, non encore connue, subventionnée par France Relance).
Ces investissements sont réalisés en prévision d’une demande future. Ils représentent un pari sur l’avenir, alors que le présent n’est pas des plus sereins. Le marché de la literie connaît une baisse historique et, côté amont, le coût des matières premières flambe : le bois des lits est importé de pays froids, dont la Russie. Quant aux mousses, issues de produits pétroliers, elles connaissent des hausses de prix également. Le groupe Cofel (qui compte quatre sites de production en France, dont ceux des marques Épéda et Mérinos) ne baisse pas les bras pour autant. Il a également pour projet de rénover son usine de Limoges au cours des prochaines années.
