Stiplastics : L'avenir en salle blanche
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Stiplastics : L'avenir en salle blanche

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L'enjeu. Le plasturgiste spécialiste du secteur de la santé investit dans de nouveaux locaux et installe des salles blanches. En plus du packaging pharmaceutique, il veut devenir un acteur mondial majeur des dispositifs médicaux à forte valeur ajoutée.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Approchant la trentaine, la société Stiplastics de Beauvoir-en-Royans (38) affiche une ambition simple : « Nous sommes reconnus pour nos innovations et la qualité de nos packagings pharmaceutiques ; nous voulons l'être également aujourd'hui pour nos dispositifs médicaux à forte valeur ajoutée », affirme son président Jérôme Empereur. La stratégie pour atteindre cette reconnaissance se met en place depuis un an, depuis le rachat de ce spécialiste de l'injection plastique par le fonds d'investissement anglais NBGI private equity et l'arrivée à la présidence de l'ancien directeur commercial. « Nous avons connu une très forte accélération de notre développement, souligne Jérôme Empereur, le chiffre d'affaires faisant un bond de 20 %, pour atteindre 16 M€. Trois facteurs se sont combinés : nos clients historiques continuent à se développer, notre best-seller, le mouche-bébé, connaissant une belle croissance, notamment sur le marché russe ; nous avons développé avec la société Mane, basée au Bar-sur-Loup près de Grasse (06), une solution novatrice de liquide répondant aux standards pharmaceutiques pour les cigarettes électroniques ; nous avons remporté de nouveaux marchés aux États-Unis auprès de très grands laboratoires pharmaceutiques pour des pièces de grande précision. »




300 m² de salle blanche

Ce sont précisément ces derniers contrats qui tirent le développement de la PME iséroise. Stiplastics a récemment acquis pour 2 M€ deux hectares de terrain sur la commune voisine de Saint-Marcellin pour y bâtir 7.000 m² de locaux, en plusieurs tranches. La première tranche de 2.000 m² sera opérationnelle en décembre prochain et abritera les activités d'assemblage et conditionnement. Le site historique accueillera l'injection traditionnelle et une salle blanche, dès le mois de mai prochain. « Cette salle blanche sera petite pour commencer, mais atteindra 300 m² après le déménagement du conditionnement, précise le président. Nos locaux actuels sont saturés, la première tranche à Saint-Marcellin le sera également tout de suite ! Nous sommes sur des marchés porteurs. » Ces marchés sont ceux historiques du B to C avec les mouche-bébé, distribués par Novartis, les piluliers et, dorénavant, les dispositifs médicaux à forte valeur ajoutée et haute précision pour de l'injectable, des distributeurs de poudres, de liquides, des pompes.




Se développer sur les Bric

Pour assurer son devenir sur ces nouveaux marchés, Stiplastics mise sur sa présence internationale pour convaincre de nouveaux laboratoires. Si 60 % de l'activité est réalisée à l'export, Jérôme Empereur souhaite « mieux le répartir géographiquement. Nous sommes présents en Europe et Amérique du Nord, très engagés au Brésil et la Russie est en cours de développement. Mais nous devons pousser les Bric, dont l'Inde et la Chine. » Ses arguments ? « La créativité, l'innovation, le marketing et la réactivité. Nous déposons un brevet par an, ce qui est exceptionnel. Nous sommes atypiques face aux autres plasturgistes car nous connaissons les marchés B to C et maîtrisons l'injection plastique pharmaceutique ; appliquez ces compétences au B to B et vous faites des étincelles ! » Stiplastics doit toutefois faire face à des marchés qui se tendent. « La pression des laboratoires pharmaceutiques génériques oblige à repenser les modèles économiques, avec une course à la productivité avec des prix à la baisse, sans concession sur la qualité ni les exigences réglementaires. Pour conserver nos marges, nous devons proposer des innovations sur les marchés B to B. Nous offrons donc à nos clients, les laboratoires pharmaceutiques, des services à valeur ajoutée en amont de la fabrication, comme des études de marché, la gestion réglementaire, le design, le prototypage. De simple plasturgiste pharmaceutique, nous devenons concepteur clé en main en ajoutant sans cesse des compétences complémentaires. » Les mass markets se tendent aussi. À titre d'exemple, Stiplastics a repris en interne la commercialisation de sa gamme Hemobox, coffrets de transport d'échantillons biologiques, auparavant confiée au géant Becton Dickinson. « Nous supprimons un intermédiaire pour mieux placer nos produits tout en conservant nos marges. »




De bons ratios financiers

Car, malgré ses récents succès commerciaux et techniques, Jérôme Empereur reste prudent. « Notre actionnaire nous a fixé une feuille de route très définie, avec un chiffre d'affaires doublé pour 2018-2019, à 25 M€. Lors de son rachat, la société a été valorisée sur son Ebitda, c'est-à-dire ses ventes, ses coûts sur ventes, ses salaires, le business pur. Les amortissements de biens sont vus comme du long terme qui valorisent l'entreprise. » Si le président ne souhaite pas communiquer le résultat net 2013, qui s'élevait avant le rachat en 2012 à 937.000 € pour un chiffre d'affaires de 12,4 M€, il affirme que « les ratios restent les mêmes et sont bons » et que « l'Ebitda est en amélioration ». Treize personnes ont été recrutées l'an dernier, notamment à des postes structurant comme les ressources humaines. Aucune embauche n'est prévue sur 2014, mais elles devraient reprendre l'an prochain et la société pourrait compter 100 personnes à l'horizon 2019.

Stiplastics



(Beauvoir-en-Royans - 38)


Président : Jérôme Empereur 78 personnes CA 2013 : 16 M€ 04 76 38 08 44 www.stiplastics.com

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