Cagnotte de 125 millions d'euros pour les entreprises régionales

Cagnotte de 125 millions d'euros pour les entreprises régionales

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Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises signe sa première année d'existence. Un "modèle unique" en son genre pour le patron de Michelin, Jean-Dominique Sénard, qui la copréside aux côtés de Laurent Wauquiez.

— Photo : Louis Falcoz

Canaliser les forces et gagner en visibilité et en lisibilité. Tels étaient les principaux objectifs de Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises, l’Agence économique régionale née en mai 2017 et voulue par Laurent Wauquiez.
Un modèle unique en France selon lui, dotée d’un budget annuel de 125 millions d’euros dédié aux entreprises, elle est coprésidée par le président régional et Jean-Dominique Senard, président de Michelin. Le président du directoire est Gérard Guyard, dirigeant de Gravotech (125 millions d'euros, 25 filiales dans le monde, 900 salariés dont 140 à Rillieux-la-Pape), incarnant la réussite locale à l’international.
En un an, le bras armé économique de la Région est passé d’un modèle atomisé, morcellé dans une quinzaine d’agences départementales en un seul et unique pôle, piloté par Cécilia Téjédor, ancienne directrice générale adjointe aux affaires économiques de la Région, qui manage les antennes locales. Celles-ci sont explicitement chargées de repérer les entreprises en bonne santé pouvant faire l'objet d'un appui spécifique -et 100% gratuit- pour booster leur croissance.

Politique malthusienne

« Allégé » de 35 salariés (159 salariés en 2017 contre 125 en 2018), l’agence assume sa raison d’être : aider les plus forts à le devenir plus encore. « Nous avons sélectionné 300 entreprises qui sont nos gazelles locales, indique Laurent Wauquiez, les pépites d’aujourd’hui qui seront dans le Top français de demain ». De fait, les entreprises peuvent sonner à la porte de l'Agence, mais elles doivent, pour bénéficier d'un appui, être en bonne santé, " minimum 20 salariés et 20% de croissance par an depuis trois ans" précise Laurent Wauquiez, qui, à l'inverse de son prédécesseur Jean-Jack Queyranne, n'a pas mis en place un fonds d'aide aux entreprises en difficulté.
Qu'importe, pour Jean-Dominique Senard qui célébrait aux côtés du Président LR la première année de l’Agence, celle-ci incarne « un modèle », « l’union des forces publiques et privées au profit des entreprises ».


Entreprise et intérêt général

L’homme qui, aux côtés de Nicole Notat, vient de rendre un rapport baptisé « Entreprise et intérêt » général » au ministre de l’Économie Bruno Le Maire, approuve la démarche régionale : « Ce que propose l’Agence, c’est de combler le trou dans la raquette : on met trop l’accent sur les débuts de l’entreprise et pas assez sur son développement. Aux États-Unis, l’un des facteurs de réussite des entreprises est justement cet accompagnement sur la durée » estime-t-il. L’Agence doit aussi, selon le président de Michelin, aller plus loin pour capter davantage de fonds européens. « En unissant nos forces nous pourrions capter davantage d’aides financières délivrées par l’UE » veut-il croire. En un an, l’Agence indique avoir accompagné 166 entreprises vers des dispositifs européens.