« Auvergne Rhône-Alpes est la première délégation française du CES 2018 »
Interview # Informatique # Innovation

Isabelle Guillaume déléguée générale de Minalogic « Auvergne Rhône-Alpes est la première délégation française du CES 2018 »

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Déléguée générale de Minalogic - le pôle de compétitivité des technologies du numérique de la région Auvergne-Rhône-Alpes (400 adhérents, 19 salariés, 3 antennes à Grenoble, Saint-Etienne et Lyon) -, Isabelle Guillaume est aussi à la tête de l’Alliance Silicon Europe fédérant 12 clusters européens du secteur.

Isabelle Guillaume, déléguée générale de Minalogic, souligne la complémentarité plus que la concurrence des entreprises du secteur entre elles. — Photo : Minalogic

Le Journal des Entreprises : Minalogic est missionné par la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour accompagner les start-up retenues pour exposer au prochain CES de Las Vegas. Quelles sont les nouveautés cette année ?

Isabelle Guillaume : Nous serons à nouveau la première délégation française du CES, avec 42 entreprises exposantes. Ces start-up, dont la moitié n’avaient encore jamais participé à cet événement, se trouveront soit sous le pavillon de la Région, soit sous l’égide de groupements comme Business France, qui présentera cette année 25 start-up, dont 5 régionales. On note ainsi l’arrivée d’acteurs locaux comme Diabeloop, Clotoo ou Happy Track. La délégation régionale recevra 13 prix de l'innovation, soit un tiers de la totalité des prix attribués à la délégation française. Parmi eux, un prix « Best of Innovation » qui sera décerné à Lancey Energy Storage.

Comment s’est déroulée la sélection ?

I. G. : Un appel à projets a été relayé par l’ensemble des partenaires régionaux (pôles, clusters, incubateurs, SATT…), permettant d’identifier jusqu’à 70 entreprises. Minalogic a accompagné ces start-up dans leur demande d’accréditation auprès du Salon. La région finance 40 % des frais de déplacement, de séjour et de tenue de stand de start-up sélectionnées.

« Il existe dans la région une dynamique collaborative forte.»

Vous avez remporté un beau score lors des derniers appels à projets du Fonds unique interministériel (FUI). A quoi l’attribuez-vous ?

I. G. : Pour la deuxième fois, Minalogic est champion de France puisque huit projets présentés par des acteurs du territoire ont été retenus (Surgivisio, Reactiv’IP, Inovotion…). Il s’agit à la fois des projets en microélectronique pure et de projets innovants, comme le pilotage de fermes urbaines proposé par Ferme Urbaine Lyonnaise. Cela démontre qu’il existe dans la région une dynamique collaborative forte, et que l’animation porte ses fruits.

On parle de plus en plus d’open innovation : comment cela se traduit sur le territoire ?

I. G. : Je pense que les grands groupes sont de plus en plus sincères dans leur recherche, ils ont vraiment envie d’intégrer de nouvelles pépites, mais encore faut-ils qu’ils sourcent les bons partenaires… C’est là que nous avons un rôle à jouer. A chaque fois que nous faisons une journée d’open innovation, nous présentons jusqu’à 50 entreprises aux grands groupes (Safran, ARaymond, Thales, Michelin…) dont 30 à 50 % se situent directement dans leur cible. Il faut continuer pour accélérer la croissance des entreprises du territoire.

N’existe-il pas en même temps de plus en plus de concurrence entre les acteurs du territoire ?

I. G. : Cela n’est peut-être pas toujours très lisible de l’extérieur, mais il existe une grande complémentarité. Des dispositifs comme la French Tech deviennent par exemple un fort marqueur à l’international et ce, pour tout l’écosystème français. Les SATT sont aussi complémentaires car elles aident les innovations issues de la recherche publique, tandis que les clusters ont plus vocation à accueillir les entreprises sur un positionnement homogène, en favorisant les partages d’expérience. Notre force à nous, c’est d’être un lieu où les grands groupes comme les start-up peuvent se croiser dans une démarche d’open-innovation.

Propos recueillis par Marie Lyan

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