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SFE Process veut devenir le référent européen de l'extraction aux fluides supercritiques
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SFE Process veut devenir le référent européen de l'extraction aux fluides supercritiques

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Spécialisée dans la fabrication de machines d’extraction utilisant le "CO2 supercritique", SFE Process double son chiffre d’affaires chaque année. Une trajectoire de croissance qui pousse la start-up industrielle à chercher des mètres carrés pour continuer à se développer.

Jérémy Lagrue (à gauche) a lancé SFE Process tout seul, dans son garage, avant d’être rejoint par Brice Sarrail — Photo : Elise Corica - SFE Process

Chauffé à plus de 31°C et soumis à une pression de plus de 73 bars, le CO2 devient "supercritique". Un terme qui désigne un état de la matière, à mi-chemin entre un gaz et un liquide. Une fois dans cet état, le CO2 dit "supercritique" peut être utilisé pour extraire des composants en préservant l’intégrité des molécules, sans contaminer l’extrait obtenu. Connu depuis les années 80, ce procédé est utilisé dans des domaines aussi variés que la cosmétique ou le nettoyage : "Le marché pèse environ 120 millions d’euros à l’échelle du monde, et enregistre une croissance d’environ 10 %", souligne Jérémy Lagrue, fondateur et président de SFE Process, qui conçoit et fabrique des machines d’extractions fonctionnant au CO2 supercritique.

Créée en 2015, la start-up industrielle installée à Vandœuvre-lès-Nancy surperforme sur son marché : "Nous doublons notre chiffre d’affaires chaque année", se félicite le président de SFE Process, qui emploie aujourd’hui 29 personnes et va boucler l’exercice 2021 sur 4,5 millions d’euros d’activité, dont 80 % réalisés à l’export. "En 2022, nous ferons entre 7 et 8 millions d’euros de chiffre d’affaires", anticipe le dirigeant. Travaillant pour les secteurs de la pharmacie, de la cosmétique ou encore de la parfumerie, l’équipe de SFE Process est portée par ses clients. "Nos commerciaux ne font pas de prospection, détaille Jérémy Lagrue. Nous recevons en moyenne trois appels entrants par jour et si les clients ou prospects veulent explorer la technologie avec nous, nous sommes là".

Après l’extraction, la purification

Associé à Brice Sarrail au capital de SFE Process, Jérémy Lagrue veut aujourd’hui maintenir cette trajectoire de croissance. Première urgence : trouver des locaux plus grands. Installée à Vandœuvre-lès-Nancy, dans un atelier de 400 m2, l’équipe de production de la start-up industrielle peut travailler seulement sur quatre voire six machines simultanément. Si l’entreprise dispose d’assez de trésorerie pour constituer des stocks de matière première et ainsi limiter les délais, les clients doivent patienter six mois en moyenne avant d’être livrés. " Nous devons ramener ces délais à 3 voire 2 mois ", estime Brice Sarrail. Pour retrouver des conditions de production plus favorable, un premier déménagement est programmé début 2022, dans un bâtiment de 1 500 m2, situé à Tomblaine, en périphérie de Nancy. "Ensuite, dans les trois années qui suivront, nous allons préparer notre installation dans un bâtiment de 2 800 m2 que nous allons faire construire", précise Brice Sarrail.

Un investissement compris entre 3 et 5 millions d’euros, "suivant le développement de l’activité et les choix que nous ferons sur le bâtiment, qui sera conçu dès l’origine pour être agrandi", précise le directeur général, qui ne fait pas mystère des ambitions de SFE Process : "Nous voulons être le référent européen de l’extraction au CO2 supercritique". Soutenus par Bpifrance, grâce à des prêts finançant l’innovation avec des différés de remboursement, les deux associés ont déjà songé à la levée de fonds. Portés par la croissance organique de leur start-up industrielle, Jérémy Lagrue et Brice Sarrail pourraient jouer la carte de la proximité pour boucler un tour de table qui devra leur permettre de conforter leur position sur le marché, en se tournant vers les investisseurs locaux. Après avoir imposé les machines de SFE Process dans le domaine de l’extraction, les deux associés ont déjà en tête leur prochain défi : mettre sur le marché des machines dédiées à la purification ou "chromatographie supercritique", dans lequel le marché, essentiellement celui de la pharmacie, demande des molécules parfaitement pures. "Le prototype sera prêt début 2022", assure Brice Sarrail.

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