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Nouveau départ pour la clinique urologique Nantes Atlantis de Saint-Herblain
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Nouveau départ pour la clinique urologique Nantes Atlantis de Saint-Herblain

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À l’issue d’une procédure de redressement judiciaire chaotique, la clinique urologique de Nantes a été reprise en août 2019 par une nouvelle équipe d’actionnaires, qui souhaite tourner la page en investissant dans les technologies d’avenir.

Camilla Belbeoc’h, la nouvelle directrice générale de la Clinique urologique Nantes Atlantis, encadrée par les docteurs Eric Potiron (à gauche) et Pierre Nevoux — Photo : Manon Beaulieu - Man B Photographie

Fermeture évitée pour la clinique urologique Nantes Atlantis à Saint-Herblain. Placé en redressement judiciaire, en avril 2018, dans un contexte de forte concentration du marché des cliniques à Nantes et après plusieurs tentatives avortées, l’établissement (60 salariés) a été repris, en août 2019, par une nouvelle équipe. Emmenée par Daniel Augereau, actionnaire majoritaire avec 60 % des parts, associé à six praticiens, celle-ci a investi 1,56 million d’euros pour relancer l’activité de la clinique. Celle-ci a bien redémarré au deuxième semestre 2019 avec une croissance de 12 % du chiffre d’affaires par rapport à la même période de 2020. Cette dynamique s’est prolongée jusqu’en mars 2020, date à laquelle le confinement et l’arrêt des activités non urgentes ont replongé la clinique dans les difficultés financières.

Le choc de la crise sanitaire

"2020 devait être l’année du retour à l’équilibre de l’exploitation. Le confinement a été un coup dur. Comme nous avions repris l’intégralité des dettes de la structure précédente, nous nous sommes retrouvés avec une charge d’endettement élevée, cumulée à un renchérissement des équipements de protection et des consommables en raison des pénuries", explique Camilla Belbeoc’h, directrice générale de la clinique depuis septembre 2019. En outre, l’établissement n’a pas pu bénéficier à plein des aides de l’État, calculées sur le chiffre d’affaires de l’année précédente.

" 2019 a été la pire année de la clinique avec un chiffre d’affaires de seulement 6 millions d’euros", témoigne la nouvelle directrice générale. Le choc de la crise sanitaire a ainsi nécessité, en juin 2021, une augmentation de capital : les actionnaires, rejoints par un investisseur extérieur issu du monde de la santé et de la recherche, ont remis au pot à hauteur de 1,5 million d’euros. En 2021, la clinique a renoué avec la croissance avec 20 000 consultations et 5 200 interventions réalisées pour un chiffre d’affaires attendu à 6,9 millions d’euros, en hausse de 20 % par rapport à 2020. L’arrivée d’un sixième urologue devrait soutenir encore davantage l’activité. "Nous sommes toutefois confrontés à d’importantes difficultés de recrutement, ainsi qu’à un renchérissement d’environ 10 % des coûts des achats. Ce qui est lourd pour une petite structure", tempère Camilla Belbeoc’h.

Intelligence artificielle

Premier établissement de santé français mono disciplinaire spécialisé en urologie, la clinique a engagé un plan d’investissement pluriannuel important (montant non communiqué), affecté notamment aux technologies d’avenir, comme la chirurgie robotique. Récemment, les urologues ont été sollicités par Guerbet, un des leaders mondiaux de l’imagerie médicale, et IBM Watson France, le pôle médical d’IBM, pour participer aux côtés d’autres équipes internationales au développement d’une technologie utilisant l’intelligence artificielle pour un diagnostic plus précoce et plus fiable du cancer de la prostate. D’autres solutions basées sur l’intelligence artificielle doivent également permettre l’aide au diagnostic par CAD (Computer Diagnosis Analysis), la prédiction des résultats d’interventions chirurgicales, la modélisation des flux d’intervention grâce au "deep learning" et au "data learning" ou encore la prédiction d’effets secondaires.

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