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Le groupe Bouhyer programme près de 20 millions d'euros d'investissements sur cinq ans
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Le groupe Bouhyer programme près de 20 millions d'euros d'investissements sur cinq ans

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La fonderie Bouhyer, installée à Ancenis (Loire-Atlantique), anticipe les plans de relance déployés en France et dans les autres pays en lançant un vaste programme d'investissements pour moderniser son process industriel et optimiser son empreinte environnementale.

Le groupe Bouhyer entame un programme d'investissements de 19,6 millions d'euros sur cinq ans, dont les trois-quarts sur son site d'Ancenis — Photo : Bouhyer

En avril 2021, la fonderie Bouhyer a changé d’identité pour devenir le groupe Bouhyer, avec deux entités : l’établissement d’Ancenis, en Loire-Atlantique, et celui de Revin, dans les Ardennes, acquis en 1996. Un nouveau nom qui marque une forte ambition, celle de peser de plus en plus lourd sur le marché du contrepoids, où la société se dispute la place de leader européen avec son concurrent de Chateaubriand FMGC. Parallèlement à ce changement de nom, le groupe Bouhyer vient de lancer un programme d’investissements de 19,6 millions d’euros en cinq ans, dont les trois-quarts à Ancenis. L’objectif est de moderniser ses process de fabrication tout en pérennisant son savoir-faire, pour augmenter à terme de 25 % son volume d’activité.

Un objectif de 65 millions d'euros de chiffre d’affaires dans cinq ans

Avec 90 % des marchés réalisés à l’export, dont plus de 80 % auprès de clients allemands, le groupe Bouhyer enregistre en ce moment une activité forte, après une année 2020 en léger recul : son carnet de commandes est déjà rempli à 100 % pour 2021 et à 60 % pour 2022. " Les plans de relance des différents pays portent en partie sur les infrastructures, précise Jean-Marcel Gay, directeur général du groupe Bouhyer. Or, ces grands travaux nécessitent des moyens de levage, ce qui est notre principal marché. " La fonderie est en effet spécialisée dans la fabrication de contrepoids pour des engins mobiles de levage, grues, pelleteuses, nacelles ou encore matériels agricoles. Le leader mondial de la fabrication de grues à tours, Liebherr, siège en Allemagne. Un autre acteur phare des engins de manutention, le groupe Manitou, basé aussi à Ancenis, compte parmi les clients importants de la fonderie créée il y a plus de cent ans : " Nos produits sont présents dans une cinquantaine de pays ", précise Jean-Marcel Gay.

Avec 250 personnes à Ancenis, qui réalisent des contrepoids allant de 500 kg jusqu’à 25 tonnes, et 60 collaborateurs dans l’établissement des Ardennes qui ne réalise quant à lui que des grosses pièces, le groupe Bouhyer a réalisé 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Il devrait retrouver ce résultat dès cette année après une baisse en 2020 et entend atteindre 65 millions d’euros dans cinq ans, grâce aux investissements qui vont être réalisés.

La technologie au service d’un métier ancestral

Une partie de ces investissements sera consacrée à la réduction de l’empreinte environnementale, en améliorant la filtration et le traitement des rejets dans l’air et la gestion de l’eau. " L’objectif est de sécuriser encore plus nos activités et d’avoir un temps d’avance sur les éventuelles réglementations à venir, précise Jean-Marcel Gay. "

Mais c’est majoritairement dans l’optimisation de son outil de production que la fonderie veut se moderniser en apportant des technologies nouvelles. " Il s’agit d’œuvrer pour la performance de l’entreprise en améliorant la qualité de vie au travail, indique Jacques Aumont, directeur industriel du groupe. Nous voulons que le métier s’approprie de nouveaux outils, comme la réalité augmentée, la robotisation, qui peut intervenir pour diminuer la pénibilité et les activités qui sollicitent le plus les collaborateurs. Pour réussir cette mutation, nous allons partir de leur connaissance du métier et des besoins qu’ils expriment. "

Adjoindre des technologies de pointe à des savoir-faire ancestraux relève un peu du défi : il faut adapter des robots ou des cobots à la fabrication de grosses pièces de fonderies, en tenant compte des contraintes de chaleur, de poussière ou de bruit. " Pour notre domaine d’application, c’est presque quelque chose d’émergent, on est dans l’innovation ", ajoute Jacques Aumont.

Digitalisation et attractivité du métier

Le groupe Bouhyer travaille donc avec plusieurs partenaires sur ces différents sujets. Il a par exemple réalisé ses premiers ponçages robotisés, une opération habituellement réalisée à la main, accompagné par les ingénieurs du laboratoire Capacités, filiale de l’université de recherche de Nantes. Au-delà des aspects techniques et de la robotisation, la fonderie veut aussi accélérer sa digitalisation. " Nous avons déjà mis en place des indicateurs, précise Laurent Heras, directeur des services informatiques du groupe, en particulier avec le management visuel, et nous allons maintenant digitaliser nos process de fabrication en utilisant la data et le reporting. "

En apportant dans la fonderie des technologies nouvelles, le groupe Bouhyer veut aussi intéresser les jeunes générations. Il a recruté plus de 40 personnes en CDI en 2019-2020 et la croissance attendue engendrera nécessairement de nouvelles embauches. " Diminuer la pénibilité permet d’attirer plus de gens vers nos métiers", veut croire Jean-Marcel Gay.

Avec ce vaste plan d’investissement et en apportant à son métier de fondeur une réelle valeur ajoutée, le groupe Bouhyer veut changer de dimension et se fixer maintenant un cap à l’horizon 2026. " La mise en place de la performance globale fin 2019 a insufflé une réelle dynamique dans l’entreprise, appuie Jean-Marcel Gay. Nous dévoilerons en septembre aux collaborateurs un nouveau projet pour les cinq années à venir. "

De fondeur à équipementier de rang 1

Un plan grâce auquel le groupe d’Ancenis de 310 salariés veut changer de dimension. " Les investissements que nous réalisons ont aussi pour objectif d’accompagner nos clients dans l’évolution de leurs produits, ajoute le directeur général. Nous voulons passer de fondeur à un rôle d’équipementier de rang 1, en développant les services pour nos clients, en étant force de proposition et en suscitant le besoin. "

Une évolution envisagée en continuant aussi de développer son marché historique, mais aussi en se tournant vers de nouveaux secteurs, comme celui de l’éolien marin. " Le lestage de ces futures éoliennes peut présenter de belles opportunités, envisage Jean-Marcel Gay, avec des défis techniques à relever, liés à la corrosion et à la résistance des contrepoids. C’est un sujet sur lequel nous commençons à travailler. "

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