Se définissant comme "acteur de l’énergie et du climat pour la transition énergétique, environnementale et numérique des bâtiments et des territoires", le groupe nantais Alterea poursuit sa croissance continue depuis sa création en 2004. Le groupe a clôturé l’exercice 2021 sur un chiffre d’affaires de 51 millions d’euros, en croissance de 35 % par rapport à 2020. Employant 450 salariés, il a engagé un plan de recrutement de 200 personnes sur 2022. Et ne compte pas s’arrêter là. "Notre business plan pour les prochaines années est adossé à une croissance de 20 à 30 % par an, en partie organique, en partie externe. Toutefois, l’objectif n’est pas de grandir à n’importe quel prix. Nous souhaitons maîtriser notre rentabilité et la qualité de nos prestations", expose Alban Lapierre, fondateur et président du groupe Alterea.
Couvrir toute la chaîne de valeur
La stratégie d’Alterea repose sur l’acquisition de briques métiers complémentaires pour couvrir toute la chaîne de valeur, soit par le biais d’opérations de croissance externe, comme en 2019, avec le rachat de Becia, entreprise générale de bâtiment. Soit en développant de nouvelles activités, comme cela a été le cas avec la création d’Alteresco, le pôle contractant général du groupe qui exploite des contrats complexes de réhabilitation énergétique durable clé en main. La PME en passe de devenir une ETI a plusieurs dossiers sous le coude pour acquérir ou créer de nouveaux métiers, tout en poursuivant le maillage du territoire avec l'ouverture de nouvelles agences. Le dirigeant d'Alterea envisage également d’ici deux à trois ans un développement à l’international, une fois l’entreprise suffisamment structurée.
Massification
Il s’agit, en effet, pour Alterea de renforcer son positionnement sur le marché en pleine accélération de la transition énergétique, dans un contexte où le "décret tertiaire" va obliger les propriétaires et bailleurs de bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² à déclencher des actions de réduction des consommations d’énergie finales. "Le secteur du bâtiment représente 45 % des consommations d’énergie finales et génère 33 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi, la Stratégie Nationale Bas Carbone, qui a pour objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050, prévoit une massification de la rénovation énergétique. Pour ce faire, les acteurs de la filière du bâtiment doivent révolutionner leurs pratiques pour gagner en productivité et en efficacité. Nous voulons préparer l’entreprise pour promouvoir ce mouvement", indique Alban Lapierre.
Modèle EnergieSprong.
Dans cette perspective, le groupe nantais a adopté en 2021 la démarche EnergieSprong. Née aux Pays Bas en 2012, celle-ci a pour but de démocratiser - massifier - les rénovations énergétiques zéro énergie garantie (après rénovation, le bâtiment produit autant d’énergie qu’il en consomme). La massification passe, par exemple, par le développement de la construction hors site qui permet de réduire, les coûts, les délais et les nuisances des chantiers, tout en maîtrisant mieux la qualité et le niveau de performance énergétique. "La massification, c’est une révolution sur la rénovation des bâtiments en temps courts. Nous constatons que de nombreux acteurs de la filière ne bougent pas assez vite pour faire face aux enjeux environnementaux et sociétaux, ce qui risque de les pénaliser. En ce qui nous concerne, nous avons la volonté de mettre en œuvre des solutions novatrices au service de la transition énergétique, environnementale et numérique des bâtiments", explicite le dirigeant. Pour internaliser ces évolutions, Alterea s’est doté d’une nouvelle direction des Métiers que sa directrice Florence Cinotti décrit ainsi : "à terme, cette entité intégrera une vingtaine de personnes pour former un hub de savoir-faire portant les prestations que nous voudrons proposer demain. Elle doit nous permettre d’être en avance de phase dans nos préconisations en termes de matériaux alternatifs, d’optimisation et de suivi des consommations énergétiques, d’industrialisation hors site, de BIM…"
Entreprise à mission
En droite ligne avec ces engagements, Alterea, labellisé Lucie en 2021, se transforme en société à mission pour "mettre notre modèle économique au service de notre raison d’être", commente Alban Lapierre. Quatre engagements ont été définis. "Nous souhaitons nous inscrire dans une ingénierie compatible avec la neutralité carbone en 2050, participer à la lutte contre le réchauffement climatique, proposer un modèle de management des opérations disruptif pour gagner en productivité et être exemplaire, en interne, en matière de RSE", énumère Florence Cinotti. Le comité de mission est en cours de constitution, tandis que le plan climat d’Alterea a été rédigé.
