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Quand l’entreprise s'humanisera
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Quand l’entreprise s'humanisera

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Fin décembre, plusieurs dirigeants bretilliens sont venus s’exprimer sur la « raison d'être » de l’entreprise au cours d’une table-ronde organisée par l’UE35. En 2019, la loi Pacte permettra aux entreprises de faire figurer leur rôle social au cœur de leur projet.

— Photo : Le Journal des Entreprises

L’entreprise, souvent, définit sa stratégie sur son capital et les moyens d’engendrer du profit. Cela reste valide (et nécessaire pour sa pérennité) mais les enjeux sociaux et environnementaux, ainsi que les attentes des nouvelles générations, obligent les entreprises à se remettre en question. La loi Pacte, discutée au Sénat depuis la fin janvier, devrait pouvoir les aider dans leur quête de sens. Le texte prévoit en effet de modifier la définition de l’entreprise dans le Code civil, permettant aux entreprises qui le souhaitent d’ajouter une « raison d’être » dans leur objet social.

« La raison d’être, il faut la faire vivre »

La raison d’être. C’était le thème d’une table-ronde organisée fin décembre à Rennes lors de l’Assemblée plénière de l’UE35. Plusieurs dirigeants bretilliens sont venus témoigner. « La raison d’être, c’est de se dire qu’on fait quelque chose d’utile. Si ce que l’on fait a du sens, forcément ça va fonctionner », commence Pascal Portelli, président du directoire de Delta Dore, entreprise qui vise le leadership dans la domotique en Europe. « L’essentiel est de réussir ensemble avec ceux qui « sur le papier » ne sont pas les meilleurs. C’est un contrat de confiance », appuie Yann Bucaille Lanrezac, fondateur des cafés Joyeux à Rennes et Paris. Ces cafés pas comme les autres emploient des personnes en situation de handicap et sont un succès. « Grâce à l’audace, le risque est une chance et une opportunité », sourit l’entrepreneur au grand cœur. « La raison d’être, il faut la faire vivre. C'est comme cela qu'on donnera du sens aux salariés et aux vertus de l’entreprise », analyse pour sa part Matthieu Beucher, PDG de Klaxoon, une entreprise qui cherche à révolutionner le travail collaboratif.

Humanisation de l’entreprise

« L’entreprise a cette responsabilité colossale d’être la nouvelle transcendance », assure Julia de Funès, philosophe, qui estime que la question du sens est beaucoup plus fondamentale que bon nombre de pratiques managériales. N'en déplaise aux partisans de la quête du bonheur au travail, « chief hapinness officer, c’est un emploi fictif », égratigne-t-elle ainsi. Selon cette ancienne chargée de ressources humaines, l’entreprise s’humanisera à trois conditions : en précisant son objet, sa finalité ; en prenant des risques ; dans la confiance, l’attention aux personnes.

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