Les fournisseurs des cafés, hôtels et restaurants des Hauts-de-France tapent du poing sur la table
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Les fournisseurs des cafés, hôtels et restaurants des Hauts-de-France tapent du poing sur la table

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Dix-huit entreprises des Hauts-de-France, dont les cafés et restaurants constituent en temps normal la majeure partie de la clientèle, se sont rassemblées en un consortium de défénse de leur filière. L'idée : peser plus pour faire entendre la précarité de leur situation.

Les cafés et restaurants ne pourront pas accueillir de clients avant la fin janvier, au moins. Derrières ces entreprises en première ligne, beaucoup de fournisseurs souffrent aussi, rappelle un consortium d'acteurs des Hauts-de-France. — Photo : CC0

Du distributeur Sodiboissons au cidrier Mauret, du torréfacteur Méo-Fichaux à la Brasserie du Pays Flamand, ils sont dix-huit, de la TPE à l’ETI, à tirer la sonnette d’alarme. Tous ces acteurs des Hauts-de-France sont habituellement des fournisseurs des cafés, hôtels, restaurants et discothèques, qui constituent la majeure partie de leur clientèle, et de leurs revenus. Un revenu qui, avec les confinements successifs, s’est considérablement restreint, sans perspective claire de reprise pour 2021. Ils se sont donc rassemblés au sein d’un "consortium de défense de la filière", pour donner de la voix.

Sauvegarder des entreprises et des emplois

"Nous alertons les pouvoirs publics sur les risques majeurs que la crise du Covid-19 fait planer sur l’emploi et la pérennité d’acteurs économiques de proximité", justifie François Lesage, directeur général du fournisseur de viandes Lesage & Fils, cité dans un communiqué. "Les mesures de soutien aux bars, restaurants et discothèques sont insuffisantes et oublient les activités connexes dont nous faisons partie."

Implantés sur 32 sites de production dans les cinq départements des Hauts-de-France, les membres du consortium emploient plus de 800 salariés, réalisent 330 millions de chiffre d’affaires cumulé et font vivre des centaines de sous-traitants, poursuit le communiqué. Tous enregistrent une baisse drastique de leur chiffre d’affaires 2020, non compensée par les mesures prises, comme la mise en place en catastrophe de nouveaux canaux de distribution, ne compensent pas.

"Nous allons faire le quart du chiffre prévu en 2020. On se bat comme on peut, on essaye d’inventer des solutions avec des confrères, comme des paniers de produits régionaux pour les fêtes, pour maintenir un minimum de trésorerie, mais rien ne dit que ça suffira, s’alarme ainsi Maxime Wolff, cofondateur du cidrier Mauret. D’autant plus que pour le moment, nous ne rentrons dans aucune case concernant les aides aux entreprises, on a droit à rien. On nous a dit d’embaucher des apprentis, on l’a fait, mais même cette aide-là, on l’attend depuis trois mois, et rien n’arrive."

Huit propositions adaptées au secteur

Les membres du consortium espèrent peser sur les décisions gouvernementales, au travers de propositions concrètes. "Nous proposons des mesures pour sauvegarder l’emploi, soutenir la trésorerie des entreprises et leur redonner des capacités d’investissement, actuellement à l’arrêt. Tout doit être mis en œuvre pour préparer la reprise mais aussi éviter des faillites d’acteurs historiques du territoire aux savoir-faire non délocalisables et générateurs de milliers d’emplois", détaille Laurent Pecqueur, directeur général du distributeur de boissons Sodiboissons, cité dans le communiqué.

Parmi les huit premières mesures proposées, figurent ainsi le maintien de la prise en charge à 100 % de l’activité partielle en 2021, une avance de trésorerie de 15 mois, "pour compenser les dons de marchandises et les mécénats effectués sur le bilan fiscal 2020", ou encore une enveloppe spéciale, au sein du plan de relance, pour financer la digitalisation du secteur des cafés-hôtels-restaurants (CHR) et de leurs fournisseurs.

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