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La Brasserie du Pays Flamand monte en pression
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La Brasserie du Pays Flamand monte en pression

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Arrivée à la limite de ses capacités de production sur son site historique de Blaringhem, la Brasserie du Pays Flamand vient d'investir dans une nouvelle unité de production, à Merville. Un véritable relais de croissance pour l'entreprise.

— Photo : Jeanne Magnien - Le JDE

Depuis 2006, la discrète Brasserie du Pays Flamand s’est fait un nom chez les amateurs de bière artisanale. Et même plusieurs, puisque toutes ses marques, de la Bracine à l’Anosteké en passant par la Wilde Leeuw, ont été distinguées par différents prix. Un succès à la fois d’estime et commercial, qui a amené la petite brasserie à l’extrême limite de ses capacités de production.

« Aujourd’hui, on emploie 16 personnes et on produit 5 000 hectolitres par an. C’est quelque chose qui, il y a douze ans, nous aurait paru invraisemblable », s’amuse Mathieu Lesenne, cofondateur, avec Olivier Duthoit, de la brasserie. « Chaque nouvelle bière était un pari et, à chaque fois, on a été les premiers surpris du succès, le summum étant le World Beer Award pour l’Anosteké Saison, en 2016. C’est là que tout s’est vraiment accéléré. » Classée parmi les 5 meilleures bières au monde, l’Anosteké, qui représente plus de 90 % de la production de la brasserie, s’arrache. Devant l’engouement, deux stratégies sont mises en place par les brasseurs : s’agrandir et se diversifier.

Capacité quadruplée

« Nous n’étions plus en mesure de satisfaire toutes les demandes et, ces derniers temps, on a dû refuser des nouveaux clients. Il nous fallait donc trouver un moyen de nous agrandir. Mais aussi, lancer une nouvelle bière pour ne pas dépendre d’un seul produit, susceptible un jour ou l’autre de passer de mode », expose Mathieu Lesenne.

C’est à Merville que la brasserie s’est installée, sur une friche industrielle mise à disposition par la commune. Fruit d’un investissement total de 3,2 M€, le bâtiment de 2 800 m² et ses cuves toutes neuves, inaugurés début juin, devraient permettre à la brasserie, à terme, de quadrupler sa production. Et ainsi, de recommencer à prospecter, y compris à l’export, qui représente 8 % du CA de l’entreprise.

La Fière, nouvelle bière en fûts

Pour l’heure, il est surtout question de doubler les volumes et de renforcer la production de la Fière. Élaborée en 2016 en partenariat avec la boutique lilloise le Gallodrome, cette bière, jusque-là vendue de manière confidentielle et en bouteilles, va changer d’échelle à l’occasion du Mondial de football. Elle sera distribuée en pression à partir de juillet.

« La Fière est une bière très houblonnée mais ronde, peut-être moins particulière que nos autres productions, mais plus à même de plaire à un large public. À terme, nous espérons lui consacrer 10 % de nos volumes annuels, soit 1 000 hectolitres », anticipe Mathieu Lesenne. Rentable à 3 M€ de CA, la brasserie devrait rapidement atteindre les 4 M€, et les 8 M€ avant 5 ans, estime le dirigeant.

L’ancien site conservé

Le site historique de Blaringhem, conservé, va désormais abriter l’élaboration de la Wilde Leeuw, dont le vieillissement en fûts de chêne demande un process particulier. Comme la Bracine, cette bière « très haut de gamme » est vendue en bouteille, chez des cavistes, épiceries fines et restaurateurs. En parallèle, la brasserie est en train de lever des fonds en crowdfunding pour créer un estaminet sur son site, et développer une offre de tourisme brassicole, une source secondaire de revenus pour l’entreprise.

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