On ne pourra bientôt plus les compter. Deux nouvelles usines liées à la batterie électrique viennent grossir les rangs de la "Vallée de la batterie" dont l’existence prend chaque jour de l’épaisseur dans les Hauts-de-France. Avec à chaque fois, des chiffres un peu plus colossaux. En visite à Dunkerque, dans le cadre à la fois du sommet "Choose France" et de la promotion du projet de loi "industrie verte", Emmanuel Macron ainsi officialisé l’arrivée de Prologium Technology et de XTC dans les Hauts-de-France. Le fabricant taïwanais de batteries solides et le fournisseur chinois de cathodes vont tous les deux s’implanter sur le port de Dunkerque. Et y créer de nombreux emplois.
5,2 milliards investis pour Prologium
À l’issue d’un an de tractations, le taïwanais Prologium, fondé en 2006 par Vincent Yang, pose donc ses valises à Dunkerque. Moyennant un investissement de 5,2 milliards d’euros sur sept ans, le groupe, qui se dote là de sa première gigafactory européenne, prévoit de créer 3 000 emplois directs et 12000 emplois indirects d’ici 2030 dans le Dunkerquois. La capacité de production du site est estimée à 48 GWh, permettant d’équiper 500000 à 750000 véhicules par an en batteries électriques.
Développant une technologie différente des batteries lithium-ion traditionnelles, telles qu’en produiront les trois gigafactories déjà en passe de s’implanter sur le territoire, à Dunkerque (Verkor), Douvrin (ACC) et Douai (Envision), l’usine Prologium n’entre pas en concurrence avec ces dernières, souligne un communiqué de la Région Hauts-de-France. Elle vient au contraire, "renforcer l’offre régionale en offrant une solution pour les gammes premium de véhicules électriques".
Selon le communiqué, outre "l’efficacité administrative" dont ont su faire preuve l’ensemble des parties prenantes pour faciliter l’avancée du dossier, le Dunkerquois a coché toutes les cases pour remporter ce marché, très convoité au niveau Européen. "La décision d’implantation de Prologium sur le sol français a fait l’objet d’un processus très poussé", confirme dans un communiqué de Nord France Invest, Gilles Normand, le vice-président exécutif développement international de Prologium. "Près de 150 sites ont été étudiés en Europe et aux USA pour aboutir à une short list de trois sites, en France à Dunkerque, en Allemagne et aux Pays-Bas."
Parmi les prérequis de l’investisseur, figuraient la proximité d’un port relié à l’Europe du Nord, l’Asie et les États-Unis, de bonnes infrastructures pour rallier le reste de l’Europe, des coûts d’exploitation compétitifs, et des structures de formation. Et bien sûr, la présence d’un écosystème automobile avec un fort volet batteries ou véhicules autonomes. En la matière, les Hauts-de-France semblent bien en passe de s’imposer comme la région française, voire européenne, de la batterie, tant les projets, de l’amont jusqu’à l’aval, se multiplient ces derniers mois, du littoral à l’Avesnois.
1,5 milliard pour XTC et Orano
À côté, le deuxième projet confirmé par le président fait presque pâle figure. Et pourtant, le chinois XTC et le français Orano (ex Areva) s’apprêtent à investir 1,5 milliard d’euros en joint-venture, pour la création, là encore sur le port de Dunkerque, d’une usine de cathodes destinées aux batteries lithium. 1 700 emplois devraient être créés. "C’est un projet très complémentaire à tout ce qui a déjà été annoncé sur le territoire, qui vient sécuriser l’amont de la chaîne de valeur", s’est félicité le président Macron lors de son allocution, prononcée depuis l’usine d’Aluminium Dunkerque. "Ces deux projets ajoutent quasiment 5 000 emplois aux 16 000 qui vont être créés ici à Dunkerque. Ces 20 000 nouveaux emplois à Dunkerque, c’est le fruit d’un immense travail, et c’est source d’espoir", a conclu le président.
