La société Unabiz (224 salariés, dont 113 à Labège en Haute-Garonne, CA non communiqué), basée à Singapour, fournisseur mondial de services et intégrateur IoT global spécialisé dans la conception de solutions, la connectivité et les services de plateforme de données, entend conclure une levée de fonds d’un montant compris entre 50 et 100 millions de dollars d’ici un an. “Pour accélérer, nous allons devoir réinvestir dans la technologie Sigfox, soumettre de nouveaux brevets (223 déposés à ce jour), réinvestir dans la communication et le marketing afin de reconstruire une image de marque parce que Sigfox a beaucoup subi même si elle n’a perdu aucun client”, confie son président Henri Bong. En novembre 2022, Unabiz avait déjà clôturé une série B de plus de 50 millions de dollars. La société déploie aujourd’hui la technologie Sigfox dans 77 pays pour un total de 11,4 millions d’objets connectés (2,4 millions en France), impliquant le traitement de 80 à 100 millions de messages chaque jour. 90 % de son chiffre d’affaires est réalisé dans quatre domaines, dans lesquels elle veut conquérir de nouveaux clients : le monitoring (compteurs de gaz et d’eau), les services de géolocalisation, la gestion intelligente des bâtiments et la sécurité.
Retour à l’équilibre fin 2024
En acquérant la marque et la technologie Sigfox, Unabiz a aussi absorbé ses pertes. “Avant la reprise, Sigfox perdait entre 60 et 80 millions de dollars par an, indique le dirigeant. En un an, nous avons déjà investi plus de 40 millions de dollars et nous avons coupé les pertes à un peu moins de 20 millions en 2022. Nous espérons un retour à l’équilibre à la fin de l’année prochaine.” Dans le même temps, Unabiz a enregistré une augmentation de 20 % de son revenu annuel récurrent (montant confidentiel). “Cette technologie a besoin d’exister, appuie Henri Bong, président d'UnaBiz. Par son unicité, son efficacité énergétique, elle est difficilement remplaçable. C’est pourquoi nous continuerons à investir.” Unabiz a même rebaptisé sa R & D “recyclabilité et disposabilité”, qui travaille à la suppression des batteries au lithium des objets connectés au réseau Sigfox. La société a également repositionné son activité commerciale. “Autrefois, la vision était d’imposer la technologie Sigfox et d’inonder le marché, détaille Patrick Cason, directeur général Europe du Sud d’Unabiz et ancien DG de Sigfox. Unabiz a une approche plus orientée vers les clients, en mettant à leur disposition plusieurs solutions de connectivité : Sigfox, bien sûr, mais aussi les réseaux cellulaires, les réseaux privés comme LoRa, les réseaux wifi, les réseaux bluetooth…”
Capteurs bimodes
En ouvrant son offre au protocole LoRa, via des partenariats avec des opérateurs comme Actility, The Things Industries, Senet ou Loriot, Unabiz parie aussi sur le développement des capteurs bimodes Sigfox/LoRa que fabriquent déjà le japonais Murata et le sud-coréen SeongJi. D’ici septembre, la société décidera d’intégrer ou non le Data Valley à Labège, où Sigfox devait s’installer. “Aujourd’hui, les ambitions sont différentes, le management est différent, la vision est différente, précise Patrick Cason. Nous essayons d’être un peu plus près de nos sous et de négocier au mieux les intérêts de l’entreprise.” L’implantation du siège social d’Unabiz en France, elle, reste en stand-by. “Nous y travaillons avec le board, assure Henri Bong. La société est majoritairement financée par des investisseurs asiatiques. Nous cherchons le moyen le plus simple pour réaliser ce déménagement.”
