Bonduelle signe un premier semestre en hausse, mais reste prudent pour la suite
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Bonduelle signe un premier semestre en hausse, mais reste prudent pour la suite

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Dans un contexte où "la consommation est à la peine", Bonduelle signe un premier semestre, de juillet à décembre 2022, en forte hausse. Ce demi-exercice risque fort de ne pas être représentatif de l’ensemble, prévient la direction du groupe, qui livre des objectifs "prudents", mais en hausse, pour l’année.

Grégory Sanson et Guillaume Debrosse ont présenté les résultats du premier semestre de Bonduelle — Photo : Jeanne Magnien

Premier semestre mouvementé pour Bonduelle (2,2 Md€ de CA 2021, 14 700 salariés), qui a fait face à la déflagration de l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine sur sa zone "Eurasie", à la hausse des prix et à la baisse de la consommation en Europe, et à une crise "sans précédent" sur ses marchés nord-américains. Pour autant, entre juillet e décembre 2022, le chiffre d’affaires du groupe basé à Villeneuve-d’Ascq s’affiche en hausse, à 1,24 milliard d’euros, contre 1,09 milliard d’euros au premier semestre de l’exercice précédent, soit +6,1 % en comparable.

Si le chiffre est tiré par l’inflation en Europe plus que par les volumes, la rentabilité opérationnelle courante n’en explose pas moins : au 31 décembre 2022, le résultat net s’établit à 43,1 millions d’euros, contre 27,6 en décembre 2021, soit une hausse de 60,9 % en données comparables. "Bien évidemment, nous ne considérons pas que le deuxième semestre sera identique au premier. Nous avons toujours un effet de saisonnalité très fort entre nos deux moitiés de bilan, avec des niveaux de rentabilité très différents. En l’espèce, nous avons pu passer au premier semestre les hausses qui étaient nécessaires. D’autres revalorisations sont prévues au deuxième semestre pour préserver la rentabilité. En termes d’objectif, nous visons le bas de notre fourchette qui prévoit entre 8 et 11 % de croissance. Pour être prudents, dans un contexte très incertain sur les prix comme les volumes, nous tablons donc sur 8 % de croissance du chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’année, avec une rentabilité en petite hausse", pose Grégory Sanson, le directeur financier de Bonduelle.

Réorganisation sur le marché américain

La première partie de l’exercice a été riche en évènements exceptionnels, qui ont fortement influé sur les résultats. Des événements comme la cession, aux États-Unis, de 65 % de la filiale de surgelés Ball, devenue Nortera Foods, dont le bilan est désormais sorti du groupe. Cette cession de cette activité, fortement déficitaire, a allégé les comptes, tout en faisant rentrer des liquidités. Pour autant, l’activité en Amérique du Nord, qui pèse 25 % du chiffre d’affaires global (313 M€), s’affiche en retrait de -9,2 %, avec une chute de -13,5 % sur l’activité "Bowls". En cause, une baisse du marché qui touche tous les acteurs du frais, ainsi que des problèmes d’approvisionnement. En conséquence, Bonduelle réorganise son activité industrielle outre-Atlantique, et fusionne deux implantations pour limiter ses coûts. "Le marché reste très difficile, mais la stratégie mise en œuvre va avoir des effets positifs dès l’exercice 2023-2024. L’ensemble de nos activités aux États-Unis est désormais labellisé B-Corp, ce qui va être différenciant sur certains marchés. Nous allons vers du mieux, et nous n’excluons pas, à terme, de lancer une nouvelle marque, davantage "premium" sur le marché américain", présente Guillaume Debrosse, le directeur général de Bonduelle.

Stabilité en Europe

Sur le marché européen (60 % du CA) et notamment français, la baisse de la consommation en magasin est compensée par la bonne santé des activités en restauration. Sur la gamme longue conservation (533 M€ de CA), incluant la conserve et le surgelé, la croissance est portée à +16,4 % du chiffre d’affaires, traduisant surtout la hausse des prix, les volumes restant stables. Sur le frais (189 M€ de CA), les hausses ont été plus contenues mais ont tout de même dissuadé des consommateurs, contraints à des arbitrages face à l’inflation. Le frais en magasin est en retrait de -1,1, tandis que l’activité "traiteur" se porte très bien, à +15,6 %. L’ensemble est en croissance de 3,3 %.

Sur le marché français, le groupe table sur la bonne santé de ses marques, qui enregistrent une croissance de 7 % de leur chiffre d’affaires, dans un contexte où pourtant, le consommateur tend à privilégier les marques distributeur. Bonduelle réalise 61 % de son chiffre en marque propre, et 38 % en MDD. En France, Bonduelle continue de proposer des innovations, en s’appuyant notamment sur la filière "légumineuse" que le groupe est en train de mettre en place avec des agriculteurs partenaires, en Picardie et bientôt, dans le Sud-Ouest.

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