L’économie française plie encore, mais ne rompt toujours pas. Au quatrième trimestre, la progression du PIB a nettement ralenti (+0,1 % en trois mois), selon l’Insee, mais n’a pas reculé, comme initialement redouté. La France signe donc une année solide, avec une croissance 2022 de +2,6 %. Mais gare aux apparences : ce résultat découle surtout "du rebond de l’activité" enregistré sur l’année précédente. Un élan aujourd’hui disparu : si la situation restait en l’état, la hausse du PIB ne dépasserait pas +0,3 % en 2023, prévient l’Insee. Or, l’économie montre de sérieux signes de ralentissement. Voire de repli, à l’image de la consommation des ménages (-0,9 % au dernier trimestre). La production, elle, résiste davantage (+0,2 %), bien qu’elle vacille dans le commerce (-0,3 %) et l’industrie manufacturière (-0,5 %). Sur l’année, la fabrication de biens affiche même une croissance zéro (contre +6 % pour les services marchands). Enfin, l’investissement n’échappe pas à cette hibernation généralisée : dans les entreprises, il progressait encore fin 2022 (+1,2 %), mais à un rythme quasiment divisé par trois en un trimestre.
