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Une PME sur deux craint de ne pas se relever d'un troisième confinement
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Une PME sur deux craint de ne pas se relever d'un troisième confinement

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Plus la crise du coronavirus perdure, plus les dirigeants de TPE-PME souffrent. Selon la dernière enquête de la CPME, le durcissement des règles sanitaires en novembre n’a fait que dégrader un peu plus leur situation. Au point que la moitié d’entre eux craignent déjà de ne pouvoir se relever d’un éventuel troisième confinement.

Près de la moitié des patrons de TPE-PME (49 %), interrogés par la CPME en janvier 2021, estiment ne pas être "en capacité de supporter un troisième confinement" — Photo : D.Gz

Usure et inquiétudes chez les patrons de TPE-PME. L’interminable épidémie de Covid-19 met à l’épreuve leurs finances autant que leurs perspectives, selon une enquête de la CPME, menée auprès de 2 400 dirigeants, entre les 7 et 20 janvier.

Un reconfinement douloureux pour les TPE-PME

Sans surprise, le reconfinement de novembre a fait mal. D’abord au chiffre d’affaires. Sur les deux derniers mois de 2020, il est en baisse par rapport à la même période de l’an dernier, pour les deux tiers des répondants - et même pour la quasi-totalité des salles de sport (98 %) et de l’hébergement-restauration (97 %), en proie aux fermetures administratives. Conséquence : la moitié des TPE-PME voient leur trésorerie se dégrader. L’emploi, lui, résiste un peu mieux : les effectifs se sont réduits dans 30 % des entreprises, mais elles sont deux fois plus à les avoir maintenus.

Preuve de l’amplification des difficultés, ces chiffres sont tous largement supérieurs aux résultats de la dernière étude de la CPME, réalisée en septembre dernier (+12 points sur la chute du chiffre d’affaires, +18 sur la trésorerie, +7 sur l’emploi).

Le poids des règles sanitaires et des aides publiques

Et ce ne sont pas les seuls indicateurs à se détériorer. À mesure que la crise perdure, le doute s’installe chez les TPE-PME : seront-elles en mesure de rembourser les aides publiques qui leur ont été apportées depuis près d’un an ? Non, répondent 36 % des bénéficiaires des reports de charges (+8 points en trois mois). Une part qui monte à 45 % chez ceux qui ont mobilisé un prêt garanti par l’État (+11 points). Soit, par extrapolation, 100 000 entreprises dans l’incapacité d’honorer cette dette, selon la CPME. Plus inquiétant encore, 62 % des patrons affirment que la crise a également "impacté [leurs] fonds propres". Or, en la matière, les dispositifs d’aide sont encore rares ou se font attendre.

Pour ne rien arranger, le maintien des règles sanitaires continue de peser sur l’activité. Le couvre-feu reste un frein pour 53 % des entreprises. Et 49 % estiment déjà qu’elles ne seront pas capables de "supporter un troisième confinement".

Résultat ? "L’absence de visibilité, la dépendance aux aides de l’État et la crainte de ne pas pouvoir [les] rembourser préoccupent de nombreux dirigeants de TPE-PME quant au maintien de l’activité" : 54 % s’inquiètent pour la pérennité de leur entreprise. Là encore, 7 points de plus que ceux qui la considéraient "potentiellement menacée", dans l’enquête de septembre.

Pas d’effet relance pour les petites entreprises

Dans ces conditions, les patrons s’attendent à une année 2021 dans la lignée de la précédente, entre baisse attendue du chiffre d’affaires (dans 52 % des cas) et réduction contenue des effectifs (25 %). Et le plan de relance ne devrait y rien changer : seul un dirigeant sur cinq se sent concerné par ce programme à 100 milliards d’euros du gouvernement, un sur dix dit en connaître les modalités et 3 % ont ou vont répondre à un appel à projets dans ce cadre. De quoi renforcer un peu plus l’idée que la relance n’est pas vraiment taillée pour ceux qui auront été les plus fragilisés par la crise.

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