Les "deeptech" ont le vent en poupe
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Les "deeptech" ont le vent en poupe

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Le plan "Deeptech" souffle sa première bougie en ligne avec son ambition de doubler le nombre de start-up issues de la recherche publique à l’horizon 2023 pour atteindre 400 créations de start-up deeptech chaque année. Et faire de la France un des leaders mondiaux de l’innovation technologique.

Dans le cadre du plan gouvernemental "Deeptech", lancé il y a un an, 2,5 milliards d’euros de dotations seront déployés par Bpifrance d’ici 2023 — Photo : DR

Un an après son lancement par le gouvernement, le plan "deeptech" trouve un nouvel élan à l’occasion de la Deeptech Week. Bpifrance, qui pilote le dispositif, va renforcer son action en ligne avec les objectifs initiaux : doubler le nombre de start-up issues de la recherche à l’horizon 2023 pour atteindre 400 créations de start-up deeptech chaque année.

« Depuis le lancement de la French Tech sous la houlette de Bpifrance il y a six ans le capital-risque français est passé de 1 à 5 milliards d’euros de fonds investis et a acquis une dimension véritablement paneuropéenne, se félicite Paul-François Fournier, directeur exécutif innovation de Bpifrance. Les fonds français représentent désormais 40 % du capital-risque européen et sont investis dans une start-up sur trois. Or une nouvelle vague d’innovation émerge plus en phase avec l’industrie traditionnelle à partir des technologies issues des laboratoires de recherche publics. Nous devons aider les start-up qui se créent à atteindre une taille critique en nous appuyant sur ces fonds et sur l’écosystème des labos et des universités. »

2,5 milliards d’euros de fonds publics

Le Plan « Deeptech » propose pour cela un « continuum de financement et d’accompagnement », dixit Bpifrance, avec pas moins de 2,5 milliards d’euros de dotations de l’État déployés par la banque publique d’investissement d’ici 2023. Avec l’ambition de positionner la France parmi les leaders mondiaux de l’innovation technologique.

Au terme des douze premiers mois de cet effort financier le bilan est plus que satisfaisant juge Paul-François Fournier puisqu’« alors même que les start-up de la deeptech ne représentent encore que 10 % du nombre de start-up françaises, elles ont levé 1,5 milliard d’euros, soit 30 % du montant total des levées de fonds réalisées par les start-up françaises en 2019, en forte croissance » constate le directeur exécutif innovation de Bpifrance Paul-François Fournier. Nous sommes en passe de faire converger la recherche et l’entreprenariat, et de dépasser nos objectifs initiaux en termes de moyens alloués à la Deeptech. »

Au total 85 millions d’euros de subventions, d’avances remboursables ou d’obligations convertibles, ont été investis dans des start-up deeptech via le fonds French Tech Seed du Programme d’investissements d’avenir et 380 millions d’euros investis directement par les fonds innovation de Bpifrance (140 M€) et via son activité de Fonds de fonds (240 M€). « Bpifrance prévoit d’investir 1,3 milliard d’euros dans des start-up deeptech d’ici cinq ans, 1 milliard avec les fonds de fonds et 300 millions en direct » note Paul-François Fournier qui souligne l’effet de levier agissant sur les fonds de capital-risque privés généralistes qui se diversifient dans les deeptech ou des fonds spécialisés.

« Il faut également faire venir des fonds étrangers pour encourager cette passerelle naissante entre les laboratoires et les usines, ce lien entre French Tech et French Fab qui va permettre de redensifier le maillage industriel du territoire » insiste le directeur exécutif innovation de Bpifrance.

Volet régional

La banque publique d’investissement a également mené des actions de sensibilisation et d’accompagnement pour encourager la création de start-up par des chercheurs notamment avec le Deeptech Tour (tournée des campus universitaires) dont le Journal des Entreprises a été partenaire.

Bpifrance a par ailleurs pris en charge le pilotage du programme national des 13 SATT (Sociétés d’accélération du transfert des technologies) qui ont accompagné depuis leur création en 2013, la naissance de 482 start-up (112, soit 23 % du total, sur la seule année 2019) et noué des partenariats stratégiques avec l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) et l’ANR (Agence nationale de la recherche) pour valoriser les travaux de recherche de ces organismes auprès des industriels ou par la création d’entreprises. De nouveaux partenariats avec des organismes nationaux de recherche et l’institut Curie vont être mis en place cette année tandis que le plan deeptech va se concentrer sur la dimension régionale du dispositif (75 % des 1 500 start-up deeptech françaises sont situées en dehors de l’Ile-de France) en partenariat avec les Conseils régionaux.

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