Comment décrocher la nouvelle aide européenne à l'innovation EIC Accelerator
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Comment décrocher la nouvelle aide européenne à l'innovation EIC Accelerator

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Qui veut gagner des millions ? Avec son programme EIC Accelerator (anciennement Instrument PME), l’Union européenne met 1,3 milliard d’euros à la disposition des entreprises innovantes, sous forme de subventions ou d’investissement au capital. Mais si beaucoup de PME sont candidates, peu sont retenues. Voici donc quelques conseils pour mettre toutes les chances de son côté.

Le nouveau programme européen EIC Accelerator apporte des subventions aux PME innovantes et peut aussi prendre des participations au capital. — Photo : ©weyo - stock.adobe.com

La Commission européenne a lancé, en juin 2019, une nouvelle mouture de l’un de ses programmes phares d’aide à l’innovation pour les PME. L’ex-Instrument PME, qui avait soutenu financièrement 4 700 projets d’innovation (comme celui de Lactips, dans la Loire), est devenu EIC Accelerator. La grande nouveauté : outre les subventions habituelles (allant de 0,5 à 2,5 millions d’euros), cet outil peut apporter jusqu’à 15 millions d’euros au capital d’une PME.

Dotée d’une enveloppe de 1,3 milliard d’euros, cette aide européenne à l’innovation fait la part belle aux projets individuels qui façonneront de nouveaux marchés en Europe et dans le monde. 177 millions d’euros ont déjà été distribués fin septembre, lors de la première fournée de l’EIC Accelerator Pilot. Preuve que les PME hexagonales ont leur chance, la France est la première nation représentée, avec 11 lauréats sur 96 PME issues de 20 pays. Les prochaines échéances sont fixées les 8 janvier, 18 mars, 19 mai et 7 octobre 2020. Mais il ne suffit pas de remplir un dossier pour l’emporter…

5 % des entreprises candidates décrochent une subvention

En effet, non contents de présenter un produit ou service avec un potentiel d’internationalisation et de croissance élevé, les candidats se retrouvent face à une concurrence forte. « C’est très compétitif : le taux de réussite à l’obtention de cette subvention est d’environ 5 % », confirme Luc Ragon, dirigeant du cabinet Benkei, à Lyon, et président de l’Association des conseils en innovation, qui fédère 70 sociétés de conseils en France.

Si l’accompagnement par un expert coûte en moyenne 20 000 euros (un chiffre qui varie beaucoup selon la prestation), il augmente considérablement les chances de réussite. « Il existe le dispositif de Bpifrance, Diagnostic Europe, qui incite les PME à faire appel à un consultant, en prenant en charge une partie de la facture, soit près de 10 000 euros. De plus, une partie du tarif peut être conditionnée à la réussite de la candidature », ajoute l’expert qui monte une dizaine de dossiers par an.

Luc Ragon insiste aussi sur l’intérêt de viser large. « Nous essayons toujours d’ouvrir plusieurs pistes d’aides lors du montage. Et en amont, il faut savoir mobiliser l’écosystème local, comme les agences régionales d’innovation ou les Pôles de compétitivité, qui ont un rôle complémentaire de soutien logistique et financier. »

Les projets à impact sociétal partent avec un avantage

Si le numérique, la santé et l’ingénierie sont les domaines les plus représentés parmi les premiers lauréats, tous les projets innovants sont à égalité sur la ligne de départ. « Les dossiers qui ont un impact sociétal fort ont cependant plus de chances de réussite, du fait du système de notation », indique Luc Ragon.

Enfin, si le projet n’est pas lauréat, il gagne néanmoins en reconnaissance : « S’il obtient une bonne note par le jury, soit 13/15 (les lauréats atteignant 14/15), il se voit décerner un Seal of excellence, qui donnera accès à une plateforme d’investisseurs privés et une meilleure reconnaissance lors de concours plus locaux. L’intérêt de candidater n’est pas que financier, conclut Luc Ragon. Il permet aussi de mieux structurer son projet. »

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