Gard
La biotech nîmoise Panntherapi obtient un financement européen de 12 millions d’euros
Gard # Pharmacie # Union européenne

La biotech nîmoise Panntherapi obtient un financement européen de 12 millions d’euros

S'abonner

La société pharmaceutique nîmoise Panntherapi réunit auprès du programme européen EIC Accelerator un financement mixte de 12 millions d’euros sur quatre ans, décliné en subvention et investissement. Son premier produit contre l’épilepsie devrait être disponible en 2026.

Panntherapi développe des traitements pour les maladies neurologiques mal soignées — Photo : Panntherapi

Fondée en 2021 à Nîmes (Gard), la société de recherche pharmaceutique Panntherapi (6 collaborateurs) se spécialise dans le développement de traitements pour les maladies neurologiques mal soignées. Son produit le plus avancé à ce jour, qui porte sur l’épilepsie, rentrera en phase d’études cliniques d’ici la fin d’année 2023. Pour financer l’opération, la biotech gardoise vient de lever 12 millions d’euros sur quatre ans auprès de l’EIC Accelerator, un programme de financement piloté par le Conseil européen de l’innovation.

Un nouveau moyen d’action

Cette enveloppe se décline d’abord sous forme d’une subvention de 2,5 millions d’euros, destinée à financer une première campagne d’essais auprès de volontaires sains. L’application visée par Panntherapi est un produit pouvant traiter une forme d’épilepsie résistante rare de l’enfant, pour laquelle les patients ne répondent pas aux traitements actuels dans 30 % des cas. "Nous avons développé une plateforme utilisant des tissus cérébraux postopératoires. Elle nous a permis de trouver un nouveau mécanisme d’action qui parvient à bloquer les crises d’épilepsie dans 80 % des cas. Notre ambition est de développer une formulation pédiatrique pour ce produit, mais avant cela, nous devrons d’abord le tester chez les adultes afin de déterminer le dosage efficace", décrit la directrice générale de Panntherapi, Elsa Brillaud, qui précise que ce premier produit ciblera, au final, 80 % d’enfants et 20 % d’adultes.

Après ce premier cycle de tests, la phase 2 des études cliniques débutera au troisième trimestre 2024, dans le but d’évaluer le bon dosage selon le protocole décrit par Elsa Brillaud. Le financement décroché auprès de l’EIC Accelerator se traduira ici par un investissement au capital de la biotech nîmoise, à hauteur de 9,5 millions d’euros. Il est toutefois conditionné par la recherche de capitaux privés et à ce titre, Panntherapi cherche déjà à lever 2 millions d’euros supplémentaires. Pour mener à bien ces recherches, la biotech prévoit de porter ses effectifs à 10 personnes d’ici 2024, puis 20 personnes d’ici 2026. Elles seront positionnées dans son siège, situé au BIC Innov’Up de Nîmes, mais aussi à l’Institut de psychiatrie et neurosciences de Paris (IPNP), où l’entreprise dispose de bureaux.

Une disponibilité anticipée

La phase 2 n’aboutira qu’en 2026, où commencera une troisième phase d’études cliniques auprès des enfants. "Elle pourrait aller vite car nous évaluerons l’efficacité du traitement sur des crises de 48 heures. Ces tests seront donc plus rapides à réaliser qu’une campagne menée auprès de 300 patients", estime Elsa Brillaud. De plus, la disponibilité du produit pourrait être anticipée avant l’autorisation de mise en marché (AMM), espérée pour 2027. En l’absence de traitement pour cette forme d’épilepsie, Panntherapi sera en effet autorisée à solliciter une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour les enfants et les adultes, qui sera alimentée par les données récoltées au jour le jour lors de cette phase 3. Concrètement, le produit serait alors disponible dès la mi-2026.

Toutefois, l’ATU que demandera Panntherapi ne sera valable que pour le marché français. Ce n’est qu’avec l’AMM que la biotech pourra viser les marchés européen et nord-américain. Constituée sous forme de société de recherche, Panntherapi n’a pas vocation à industrialiser elle-même ce traitement : il sera licencié à des groupes pharmaceutiques traitant déjà l’épilepsie dans leur portefeuille de produits. Au-delà de cette première application, la biotech travaille déjà sur des programmes pouvant traiter d’autres troubles neurologiques, tels que la sclérose en plaques et les douleurs chroniques.

Gard # Pharmacie # Santé # Union européenne # Capital # Innovation