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Protocole sanitaire : les patrons finistériens sur la brèche
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Protocole sanitaire : les patrons finistériens sur la brèche

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Alors que les nouveaux protocoles sanitaires pour les entreprises sont entrés en vigueur le 1er septembre, les patrons finistériens redoublent d'efforts pour garantir la sécurité de leurs employés tout en maintenant leur activité.

Si les nouveaux protocoles sanitaires pour lutter contre le Covid-19 sont contraignants pour les salariés, ils pèsent aussi sur les finances des entreprises finistériennes — Photo : Engin Akyurt - Unsplash

« Les protocoles évoluant rapidement, on s’adapte rapidement. Finalement c’est ce qu’on fait depuis le 17 mars… », résume, philosophe, Matthieu Havy, le directeur général de Génération (650 salariés en Bretagne, 59 M€ de chiffre d'affaires en 2018), la filiale du groupe quimpérois Adélaïde spécialisée dans le courtage et la gestion de produits d’assurance-santé pour les entreprises. « Nous avons maintenu du télétravail autant que possible et les salariés qui restent dans les bureaux acceptent globalement plutôt bien ces nouveaux protocoles », poursuit celui qui n’a pas encore chiffré le surcoût de ces nouvelles mesures.

Un « sacré budget »

Ce surcoût, Laurent Cellérier, expert-comptable associé au sein du groupe brestois E & C (160 salariés sur 9 sites en Bretagne, 10 M€ de CA), l’estime quant à lui entre 15 000 et 20 000 euros depuis le début de la crise. « Dix masques lavables trente fois pour chaque collaborateur, des stocks de masques chirurgicaux pour les visiteurs, des litres de gel hydroalcoolique dont certains qu’on a achetés au prix fort durant le confinement, des lingettes et bombes désinfectantes, la désinfection des locaux… Ça reste un sacré budget », confie celui qui, lui non plus, n’a pas eu de mal à instaurer ces nouvelles mesures au sein de ses équipes. « Ça reste dans la continuité de ce qu’on avait mis en place depuis quelque temps, où on s’était dit "masques pour tout le monde". Les masques en tissus sont légers et relativement faciles à porter. Certains salariés ont bien pointé du doigt l’incohérence de devoir porter un masque dans les locaux alors qu’ils peuvent le retirer quand ils déjeunent ensemble au restaurant. Je leur ai répondu qu’il s’agissait d’un "capital temps sans masque", et que je préférais qu’ils le consomment dans des restaurants pour que ces derniers puissent continuer à fonctionner, car ce sont aussi nos clients. Et jusqu’à présent tout le monde joue le jeu », se félicite celui que la crise, comme bon nombre de ses confrères, a relativement épargné.

Des mesures parfois « mal ressenties » par les équipes

« Ces mesures ne sont pas évidentes à mettre en place, notamment pour les personnels administratifs », soupire de son côté Frédéric Druais, le directeur général de l’entreprise de construction Britton (68 salariés, 14 M€ de CA), à Plabennec. « Tous nos salariés ne sont pas logés à la même enseigne, entre ceux qui ont un bureau individuel et la majorité qui travaillent en bureaux partagés. Il faut beaucoup de pédagogie et, même si elles sont globalement bien suivies, ces mesures restent mal ressenties au sein des équipes », confie le dirigeant.

Des mesures qui ont aussi coût conséquent pour l’entreprise, en partie supporté par ses clients. « Le plus gros poste de dépense reste le nettoyage des bases de vie sur les chantiers par des entreprises spécialisées », détaille-t-il. Un coût qui varie en fonction de la taille des surfaces à désinfecter et que Frédéric Druais estime à 10 000 euros par mois. « À cela s’ajoutent environ 4 000 masques par mois pour l’ensemble de nos salariés, le gel hydroalcoolique, etc. Au global, on doit bien approcher des 20 000 euros pour cette partie », poursuit celui qui emploie actuellement une quinzaine d’intérimaires. Un surcoût qui pèse sur des finances déjà fragilisées par six semaines d’arrêt total de l’activité. Et des plannings de travaux allongés pour, là encore, respecter les mesures sanitaires et éviter que les équipes des différents corps de métier ne se croisent sur les chantiers. À ce jour, Britton a déjà perdu près de 11 % de chiffre d’affaires depuis le début de la crise.

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