L'espagnol Navantia, premier industriel à s'amarrer sur le polder de Brest
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L'espagnol Navantia, premier industriel à s'amarrer sur le polder de Brest

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C'est depuis le polder de Brest que l'espagnol Navantia, sélectionné par Ailes Marines, construira les fondations de 34 des 62 éoliennes en mer qui équiperont le parc de la baie de Saint-Brieuc.

Navantia a notamment réalisé les fondations des éoliennes en mer du parc Wikinger, en Allemagne — Photo : © Iberdrola

« Enfin ! » La nouvelle était attendue de longue date, et Loïg Chesnais-Girard, le président de Région n’a pas caché sa satisfaction, le 16 septembre, en annonçant le nom du premier industriel qui s’installera sur le polder de Brest. Il s’agit de l’espagnol Navantia (5 500 salariés, 1,08 Md€ de CA), sélectionné par le consortium Ailes Marines pour la construction des 62 éoliennes en mer qui équiperont le parc de la baie de Saint-Brieuc. Une bonne nouvelle toutefois minorée par un chiffre. Si c’est bien sur le terminal EMR de Brest - dans lequel la Région a investi 220 millions d’euros - que Navantia fabriquera les fondations de 34 d’entre elles, le reste sera fabriqué en Espagne, où ces imposantes structures de 70 mètres de haut et de plus de 1 000 tonnes chacune, seront ensuite assemblées. Elles rejoindront alors la baie de Saint-Brieuc, en repassant, pour certaines, par la surface de stockage temporaire du polder. C’est également en Espagne que seront construites les « pièces de transition », ces renforts qui concentrent une forte valeur ajoutée technologique.

« Des chantiers complexes »
Pas de quoi, cependant, entamer l’optimisme de Bruno Pivain, le PDG de Navtis qui, à l’image de Damen ou Sobec, fait partie des entreprises locales en discussion avec Navantia pour la sous-traitance de la fabrication de ces fameuses « jackets ». « Nous allons déjà faire en sorte d’être bons dans cette partie. Après, nous monterons en compétence », confie l’ancien président de Bretagne Pôle Naval qui, s’il ne connaît pas le périmètre exact de l’appel d’offres en cours de l’industriel espagnol, reste bien conscient de manœuvrer dans un contexte fortement concurrentiel. De son côté, Antonio Sanchez Perez, le responsable du projet pour Navantia, se veut rassurant. « Toutes les pièces des parties hautes et basses de ces jackets vont être fabriquées ici : ce sont des chantiers complexes qui laisseront un héritage industriel important à toutes les entreprises qui vont y prendre part ».

« C’est un bon début »
Quoi qu’il en soit, le choix d’Ailes Marines, entreprise détenue à 70 % par l’espagnol Iberdrola, est une bonne nouvelle pour son compatriote Navantia, confronté à des difficultés financières et sociales. L’industriel affichait en effet une perte de 225 millions d’euros en 2018, conséquence, notamment, de la baisse des commandes de la marine espagnole. Pour ce projet qui s’étalera sur « deux à trois ans », Navantia investit 7 millions d’euros sur le polder et annonce la création d’environ 250 emplois indirects dans le bassin brestois. « On est encore loin des 1 000 emplois prévus au démarrage du projet de polder, mais c’est un bon début ! », lance sans détour Evelyne Lucas, la présidente de la CCIMBO-Brest. Et dans trois ans ? « Nous continuons à discuter avec les industriels », assure Loïg Chesnais-Girard. « Il nous reste de la place sur le polder et je compte bien faire en sorte qu’il soit saturé », assure-t-il, évoquant notamment le futur champ éolien de Groix, les projets de champs d’éolien posé pilotés par EDF ou Engie, ou encore l’hydrolien.

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