Brittany Ferries veut exploiter des ferries volants
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Brittany Ferries veut exploiter des ferries volants

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Malgré les difficultés liées au Covid et au Brexit, la compagnie maritime finistérienne Brittany Ferries poursuit ses recherches en matière de transition énergétique. Elle vient de signer un partenariat avec une start-up américaine pour mettre au point des ferries volants, nommés Seaglider.

Le Seaglider devrait être opérationnel en 2025 pour les plus petites capacités. En 2028 pour les "ferries" — Photo : REGENT-Brittany Ferries

Brittany Ferries (2 474 salariés, 202,4 M€ de CA en 2020, 469 M€ en 2019) pense déjà au coup d’après. La compagnie maritime de Roscoff (Finistère) envisage d’exploiter un nouveau mode de transport : des ferries volants. Entièrement électrique, le Seaglider - c’est son petit nom- se déplace comme un hydrofoil et vole comme un avion. À mi-chemin entre l’hydroglisseur et l’avion, il a été inventé par la start-up Regent (Regional Electric Ground Effect Nautical Transport) basée à Boston aux États-Unis. Il utilise l’effet de sol, un phénomène aérodynamique qui augmente la portance en comprimant une masse d’air sous ses ailes, comme le coussin d’air sous la jupe d’un aéroglisseur.

Mise en service prévue en 2028

Brittany Ferries a donc signé un accord de partenariat pour participer à la mise au point et au développement de Seagliders d’une capacité de 50 à 150 passagers pour naviguer entre le Royaume-Uni et la France d’ici 2028. Regent prévoit que les premiers échanges commerciaux se fassent sur des embarcations électriques plus petites à partir de 2025. La compagnie maritime bretonne va apporter à la start-up américaine son expérience dans l’exploitation de navires rapides. "Brittany Ferries offre une expérience opérationnelle internationale qui aidera Regent à garantir que nos Seagliders seront le moyen de transport le plus pratique et le plus confortable sur le transmanche", déclare Billy Thalheimer, cofondateur et PDG de Regent.

Ces "glisseurs" sur mer, qui pourraient relier les ports existants, devraient atteindre la vitesse de 290 kilomètres par heure. La traversée entre Cherbourg et Portsmouth pourrait ainsi se faire en 40 minutes seulement. Au-delà des traversées plus rapides, le Seaglider répond à la problématique de transition énergétique de Brittany Ferries. La compagnie a déjà investi, avant la crise du Covid, dans deux nouveaux navires propulsés au GNL (gaz naturel liquéfié), le Salamanca et le Santoña dont les livraisons sont prévues en 2022 et 2023.

Transition énergétique

Le partenariat avec Regent lui permettra d’aller plus loin encore avec un mode de transport électrique. "Nous sommes particulièrement heureux de participer dès à présent à ce projet, car cela signifie que nous pouvons intégrer les applications potentielles dans la réflexion globale en termes de R & D. Nous espérons que cela contribuera à une grande réussite commerciale dans les années à venir", indique Frédéric Pouget, directeur du pôle armement, opérations maritimes et portuaires de Brittany Ferries.

L’entreprise poursuit ainsi son plan de développement sur cinq ans afin de dépasser les difficultés actuelles. Elle a perdu 57 % de son chiffre d’affaires à cause du Covid et du Brexit, entre 2019 et 2020. Le versement de 23 millions d’euros d’aide par le gouvernement français aux entreprises de transport maritime de passagers a cependant été validé par la Commission européenne mi-juin. Brittany Ferries devrait en obtenir une partie. Fin 2020, le Premier ministre Jean Castex avait promis 15 millions d’euros.

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