Au démarrage de Turbotech, il y a quatre salariés de Safran qui décident, en 2014, de développer leur propre motorisation. « On l’a fait sur notre temps libre et nos deniers personnels », explique Damien Fauvet, le président de l’entreprise créée fin 2017 sous sa forme actuelle de SAS.
Et le résultat est plutôt probant : un turbogénérateur pour l’aviation légère innovant car il intègre un échangeur thermique permettant de récupérer l’énergie des gaz d’échappement de la turbine. « Cela n’a jamais été utilisé en aéronautique et permet d’économiser du carburant », indique le dirigeant. Forts de ces innovations, les quatre associés présentent leurs produits à leur employeur, Safran donc. « Cela a été bien accueilli », se réjouit Damien Fauvet. Le tour de table est lancé.
Un moteur hybride pour 2020
Mi-avril, Turbotech a levé 3 millions d’euros auprès de Safran, au travers de sa filiale Safran Corporate Ventures dédiée aux investissements dans de jeunes sociétés technologiques, et de la société de gestion indépendante rennaise Go Capital.
« Cela va nous permettre de finir le développement de nos produits et de les commercialiser. Notre objectif est une mise sur le marché en 2020 », projette le dirigeant. D’ici 2025, le business plan de la société, qui n’emploie actuellement que les quatre associés, prévoit 70 à 100 salariés et un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros. Un développement rapide, « en mode start-up » pour l'entreprise officiellement basée à Douarnenez mais qui navigue entre Paris - où sont basés les fondateurs - et la Bretagne, où se trouve le principal site de production.
Le Guellec en soutien
Côté parisien, Safran et Turbotech ont signé un accord de partenariat technologique de cinq ans : Safran apporte un support technique et bénéficiera de cette technologie pour certains futurs produits. Côté finistérien, les fondateurs de Turbotech travaillent depuis longtemps avec le fabricant de tubes métalliques Le Guellec (70 salariés, 10 M€ de CA) à Douarnenez. « L’entreprise était déjà actionnaire quand nous étions une SARL à nos débuts et le demeure aujourd’hui. » Le Guellec, lui-même sous-traitant pour l’aéronautique, est en effet intéressé par les débouchés de ce moteur innovant, ses tubes entrant dans la fabrication des produits de Turbotech.
Car les clients potentiels pour ces turbomoteurs sont nombreux, à commencer par les grands de l’aéronautique comme Airbus. « Avec la version électrique de notre motorisation, on peut par exemple permettre aux taxis volants (notamment développé par Airbus, NDLR) de gagner en autonomie, en passant de 10 minutes à deux heures », promet Damien Fauvet.
