Ty Coat se sent à l’étroit dans ses locaux. Le spécialiste de l’habitat en bois (cinq gérants, 25 salariés, 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020), dont le nom veut dire "maison en bois" en breton, va donc agrandir en 2022 les locaux qu’il occupe dans la zone d’activité du Chatel, à Plestin-les-Grèves. Dans un premier temps, 320 m² seront ajoutés à l’atelier, pour un montant non encore défini. Cet espace servira en partie à l’aménagement d’une cabine à vernis, pour réaliser des finitions d’agencement. Dans les cinq ans, la surface du bâtiment pourrait être doublée pour atteindre 1 600 m². Parallèlement, l’entreprise créée en 2007 a racheté en novembre un bâtiment de 300 m² dans la même zone, pour du stockage de matériaux. Elle l’utilisait déjà à cette fin depuis un an et demi, en louant le local. L’investissement se monte à 250 000 euros.
Explosion des rénovations de maisons
Si Ty Coat s’étend, c’est que la hausse de son activité ne se dément pas. "Le bâtiment est en pleine explosion avec la crise du Covid. Beaucoup de biens se sont vendus et sont à rénover : la croissance est liée à ça", témoigne Thierry Hamon, le fondateur et co-gérant de l’entreprise. Le chiffre d’affaires 2021 devrait atteindre 2,8 millions d’euros. Il est ventilé en quatre grandes entités : l’ossature charpente bois et la menuiserie extérieure (700 000 euros de CA en 2020) ; la rénovation de bâtiments anciens comme les manoirs, les chapelles, qui possèdent souvent une charpente en chêne (550 000 euros) ; l’extension ou rénovation de maison en bois (1 million d’euros) ; la boutique en ligne de matériaux écologiques pour l’éco-construction (150 000 euros). "Nous sommes plutôt dans le qualitatif."
La dimension écologique et surtout humaine apparaît comme le socle de la PME costarmoricaine. "Nous mangeons tous ensemble le midi ici, des repas bios financés par l’entreprise. Nous le faisons depuis toujours et on a un réel retour positif", savoure Thierry Hamon. "L’objectif d’une entreprise peut être de gagner de l’argent mais je recherche le bonheur ailleurs : dans l’humain, le fait de travailler la matière ensemble, la créativité." Un partage que l’on retrouve dans la direction de l’entreprise, répartie entre cinq co-gérants qui possèdent chacun 20 % de Ty Coat. Et une créativité symbolisée par le zome, un bâtiment écologique en ossature bois composé de losanges assemblés en spirales, qui peut servir d’habitat mais aussi de lieu consacré à la méditation, au yoga ou aux médecines alternatives, sa structure étant censée favoriser la circulation des énergies et les amplifier.
Un site de configuration de zome
"Nous souhaitons dédier une activité aux zomes avec le lancement avant la fin de l’année d’un site internet, baptisé zomeo, où les utilisateurs pourront configurer leur zome, par exemple le nombre de facettes au sol, et obtiendront le chiffrage et la visualisation du projet", souligne celui qui a fait un Tour de France en tant que compagnon, visitant 17 entreprises d’art. Ces petits modules qui mesureront jusqu’à quatre mètres seront fabriqués dans l’atelier de l’entreprise et livrés montés. Une idée qui rappelle la gamme Penn’ti de l’entreprise, développée avec des architectes depuis cinq ans, qui propose des habitats modulaires avec un chiffrage du projet très rapide : le devis est donné le lendemain de la demande. Une dizaine de projets ont été réalisés dans cette gamme, qui comprend également un modèle, le Sol’ti, en forme de zome.
Ty Coat, qui est membre de la coopérative Copab (29), fait néanmoins face à la difficulté de trouver des matières premières. "Le planning a tendance à s’allonger", confie Thierry Hamon. De même, la PME est en phase de recrutement permanente. "La génération actuelle aime venir et repartir", constate le chef d’entreprise, qui emploie six apprentis actuellement.
