Alphatech (14 millions d’euros en 2022, 42 salariés), qui développe et fabrique des produits nutritionnels et d’environnement pour les professionnels de l’élevage, a augmenté la surface de son unité de Plaintel (Côtes-d’Armor) de 2 000 m², passant à un total de 6 000 m². L'investissement se monte à 6,5 millions d’euros (3 M€ pour le bâtiment et 3,5 M€ pour les machines).
L’extension va servir dans un premier temps à la fabrication de produits d’environnement (asséchants litière, liquéfiants pour lisier et produits de compostage) pour les animaux d’élevage. Cette production était affectée jusqu’à maintenant à l’autre site de l’entreprise, situé à Lanrodec (Côtes-d’Armor), dont Alphatech, filiale du groupe Winfarm (130,8 millions d’euros en 2022, 400 collaborateurs), était locataire. "Nous avons rendu les clés", informe Yann Renouvel, directeur d’Alphatech, dont les équipes sont désormais réunies sur un site unique. Winfarm, qui dispose de six filiales, dont Vital Concept, le leader français de la vente à distance pour le monde agricole et de l’élevage, avait racheté Alphatech en 2004. Cette dernière était alors en difficulté, quatre ans après sa création.
L’extension de Plaintel, qui comprend une partie fabrication et une partie stockage, va permettre également d’envisager de développer de nouveaux marchés dans le domaine des produits solides. "On s’intéresse de près au sol et aux plantes", confie Yann Renouvel. "C’est un sujet sur lequel nous réfléchissons depuis longtemps, dans la continuité de notre activité actuelle, car le sol et sa structure, la nutrition et la santé des plantes et celles des animaux sont étroitement liés." Certains de ces nouveaux produits, bio-stimulants et fertilisants, sont déjà prêts, d’autres sont en cours de tests en laboratoire.
75 % de l’activité à l’export
La mise en service de ce nouvel atelier de production automatisé a eu lieu progressivement depuis le mois de mars, après un an de travaux. "Nous montons en charge. Nous avons battu notre record, c’est un record de cadet mais nous allons décrocher bientôt des records de seniors", s’amuse le directeur d’Alphatech. L’objectif est que le nouvel atelier produise à terme 20 000 tonnes de produits par an. Les silos, mélangeurs, trémies, conditionneuses (d’une capacité de 400 sacs par heure), les palettiseuses (600 sacs et 15 palettes d’une tonne par heure) sont quelques-uns des équipements qui devraient permettre d’atteindre ce rythme de croisière "avec plus de confort pour nos équipes et plus de précision", explique Yann Renouvel.
Alphatech possède trois pôles d’expertise : environnement, nutrition santé (compléments nutritionnels) et ingrédients fonctionnels, sous la forme liquide, gel, granulé ou en poudre. Elle réalise 75 % de son chiffre d’affaires à l’international, principalement au Moyen-Orient (40 % de l’export) et en Asie (30 %), mais aussi en Europe, Afrique et, depuis peu, en Amérique latine. "Si la consommation de viande baisse en France, deux tiers de la planète aspirent à consommer de la protéine animale", souligne le directeur. L’entreprise costarmoricaine, qui conçoit et fabrique des produits sur-mesure, est présente dans 64 pays. Ses clients sont des coopératives et des distributeurs, qui lui commandent de grandes, moyennes ou petites séries. "L’extension va nous donner plus d’agilité dans ce domaine", informe le dirigeant. La fabrication à façon concerne la formulation des produits mais aussi l’emballage et la présentation.
La volaille, marché principal
Son marché est à 60 % celui de la volaille. "Elle est consommée dans toutes les religions, les produits sont standardisés et pas très chers", remarque Sylvain Lagadou, directeur commercial et marketing d’Alphatech. Les ruminants pèsent pour 30 % de l’activité et le porc 10 %.
Alphatech a réalisé une bonne année 2022, pendant laquelle le chiffre d’affaires a augmenté de 20 %. "Il y a eu un effet inflation et un rattrapage de l’export au Moyen-Orient", relativise le dirigeant. L’année 2023 a commencé dans une dynamique moins élevée. "Pour l’instant, c’est mi-figue, mi-raisin", reprend Sylvain Lagadou. "On a eu un bon démarrage en France mais les difficultés financières de certains pays comme l’Égypte et le Pakistan, ont provoqué un ralentissement mais ces situations se débloquent."
