Marina Berger connaît bien la pomme de pin maritime. Depuis sa plus tendre enfance, elle passe ses week-ends à Vendays, dans le Médoc, où elle retrouve sa grand-mère paternelle et la scierie familiale qui sentent bon les forêts aquitaines. Son père Jean-Jacques Berger y est à la tête de l’entreprise D’A Noste, producteur de semences de graines de pins. Au mitan des années 1990, le centre technique industriel ITERG (Institut des Corps Gras), à Canéjan, s’intéresse à cette production et met en évidence la présence dans cette graine de composants à fort potentiel : acides gras, vitamine E et polyphénols. « D’emblée, le segment de la cosmétique a été évoqué. L’alimentaire a été exclu du fait du très faible rendement de la graine, car 300 kg de pommes de pin sont nécessaires à la fabrication d’un litre d’huile », précise Marina Berger, qui rejoint l’aventure en 2012. Elle crée alors avec son père l'entité Océopin, pour produire de l'huile à partir des graines de pin maritime.
Des certifications bio et vegan
Il faudra attendre 2014 pour que l’huile extraite et pressée à froid soit commercialisée. « Un long travail de labellisation a été nécessaire pour afficher du 100 % bio et, plus récemment, être certifié vegan », décrit la dirigeante. Elle souhaite ajouter une autre corde à son arc : le label d’État "Entreprise du Patrimoine Vivant", distinguant les savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Grâce à un droit de récolte obtenu auprès de l'Office national des forêts, Océopin extrait deux tonnes d'huile par an des graines de pins maritimes des forêts de Nouvelle-Aquitaine. L’entreprise D’A Noste possède les fours indispensables au séchage et à l’ouverture des fruits, les espaces de stockage ; c’est également elle qui assure la récolte d’octobre à mai.
Maîtriser l’image de marque
En 2014, Marina Berger frappe à la porte des pharmacies, parapharmacies et instituts de beauté de la région. « Contrairement à d’autres, nous n’avons pas bâti notre business plan à partir d’une gamme de produits. Aujourd’hui nous proposons huit produits différents : crème, poudre, gel, savon… associés à d’autres actifs locaux comme le charbon bleu des dunes, les immortelles, ajoncs et oyats. » Les hôtels et chambres d’hôtes de prestige deviennent à leur tour clients de la marque, de la Bretagne à la Côte d’Azur. Au total, 150 points de vente distribuent Océopin. Marina Berger compte sur les ventes réalisées via sa boutique en ligne pour générer du chiffre d’affaires. « D'un quart en 2015, nous souhaitons que l’e-shop représente à terme un tiers du chiffre d’affaires. C’est intéressant en termes de marges, c’est important aussi pour la maîtrise de notre image de marque », reconnaît la dirigeante.
L’Europe en 2020
La suite, c’est un premier point de vente à l’étranger qui ouvrira prochainement à Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol. « Nous souhaitons très rapidement travailler l’axe export, notamment auprès de la CCI, pour être présents dès 2020 dans plusieurs capitales européennes », annonce Marina Berger. L’objectif étant de porter le chiffre d’affaires de 350 000 euros aujourd’hui à 500 000 euros dès 2021.