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Comment Entomo Farm espère déployer son modèle au niveau national
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Comment Entomo Farm espère déployer son modèle au niveau national

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La jeune entreprise libournaise veut faire émerger une véritable filière industrielle autour de son activité d'élevage d'insectes. A l'occasion du salon de l'Agriculture, Entomo Farm a présenté un programme destiné aux agriculteurs pour externaliser l'élevage de ses vers de farine et ainsi démultiplier sa surface de production.

Grégory Louis et Clément Soulier, les cofondateurs de la start-up Entomo Farm, veulent faire émerger une filière industrielle autour de l'élevage d'insectes — Photo : Entomo Farm

Ils ont fait leur entrée dans la cour des grands. Pour la toute première fois, la jeune entreprise libournaise Entomo Farm a fait la démonstration de son savoir-faire au dernier Salon international de l’agriculture de Paris. S’ils ont arpenté les dédales de la grand-messe des professionnels du secteur, c’est pour profiter de l’incroyable vitrine qu’offre l’événement évidemment, mais aussi pour annoncer son déploiement à l’échelle nationale.

Entomo Farm produit des farines animales, des huiles et des engrais à partir de vers de farine (ou ténébrions). Une manière de satisfaire la demande croissante en protéines puisque la farine de ténébrions (dont le taux de protéines dépasse les 70%) peut servir pour l’alimentation animale. Or c’est une des préoccupations du secteur : trouver des sources alternatives afin de substituer certaines matières premières. C’est le cas notamment des filières porcines, avicoles, de l’aquaculture mais surtout du secteur des animaux de compagnie pour lesquels la législation s’est assouplie en juillet 2017. Pour Entomo Farm, c’est un marché d’un million de tonnes qui s’est ouvert l’année dernière et son objectif est bien de devenir leader sur ce marché.

Diversifier les sources de revenu

Mais dans un premier temps, il va falloir augmenter les volumes de production. « On est partis d’un constat simple : nous manquons de place pour élever nos insectes. Nous pourrions construire d’autres usines mais cela prendrait du temps », raconte Grégory Louis, président d’Entomo Farm. C’est alors qu’est née l’idée du réseau d’Entomo Farmers. « Notre modèle est proche de l’agriculture. On connaît les problèmes que rencontre le secteur actuellement. Alors nous proposons aux agriculteurs une solution clé en main pour externaliser l’élevage de nos insectes ». Une façon de diversifier les productions sur une exploitation agricole en même temps que les sources de revenu. Les prix de rachat sont constants et définis de façon pérenne sur une durée de 5 à 7 ans. Concrètement, l’entreprise fournit des « box » d’élevage, avec des œufs, et l’Entomo Farmer est chargé de surveiller la croissance des vers et leur hydratation durant deux mois. Entomo Farm récupère ensuite ses caisses puis les achemine vers son site de transformation à Libourne.

Répliquer le modèle

L’intérêt pour Entomo Farm ? Démultiplier sa surface de production. Chaque « Entomo Farmer » adhérent au programme représente environ 1000 m2 de surface de croissance supplémentaire. Dès 2019, les vers de farines proviendront de huit Entomo Farmers locaux, portant la production totale à 250 tonnes de farine par an. Mais la montée en charge sera progressive sur le site de Libourne. « L’usine a été pensée pour que l’on puisse augmenter notre capacité de production », affirme Grégory Louis. A plus long terme, Entomo Farm espère répliquer son modèle dans différentes régions de France et ouvrir cinq sites de production d’œufs et de transformation. « Pourquoi pas en Bourgogne-Franche-Comté avec qui nous sommes en relation… » glisse le fondateur.

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