
Lors de l'apparition des premiers cas de coronavirus Covid-19 recensés dans l’Oise puis en Alsace, le standard téléphonique d’Ouvry, entreprise lyonnaise spécialisée dans des tenues de protections NRBC – nucléaire, radiologique, biologique et chimique – pour les forces spéciales ou la sécurité civile, avait explosé. « J’avais décliné toutes les demandes. On protège contre des agents chimiques de guerre, du bioterrorisme, pas contre un virus », expose Ludovic Ouvry, fondateur et dirigeant de l'entreprise lyonnaise (26 salariés / CA 2019 : 10 M€).
Mais à la demande des forces publiques, d’unités de secours et des autorités (ministères de la Défense et de l'Intérieur, Direccte…), Ouvry a accepté d'adapter un produit existant. « Il s’agit d’un demi-masque anti-odeurs et projections ». Son stock de matière première lui permet de produire 35 000 masques dans les prochaines semaines.
Si 80 % de son personnel est en télétravail, Ludovic Ouvry a rappelé ses couturières situées dans la grande région lyonnaise. Ses partenaires fabricants de polymères ou injecteurs sont prêts.
10 000 masques cette semaine
« L’homologation, on ne l’aura pas faute de temps, mais notre produit répond à des normes plus élevées que le FFP2 », assure le dirigeant, grâce à une brique technologique utilisée dans le gant de décontamination. Il s’agit d’un non tissé « 3D », hyper absorbant et filtrant les particules (biologiques) à travers ses pores.
Dès cette semaine, 10 000 masques, dont 3 000 déjà réservés par les Hospices civils de Lyon, s’ajouteront à des centaines de milliers d’autres, fabriqués partout en France par des PME qui font pivoter leur activité pour répondre au besoin actuel.
Ouvry poursuit également, d’ici la fin de cette semaine, les activités de fabrication de lingettes de décontamination.