
Depuis l’annonce par le Premier ministre de la fermeture des commerces non indispensables le 14 mars, le dirigeant des Tissages de Beaulieu (3 salariés, 220 000 euros de chiffre d’affaires), située à Belleville, dans le Rhône, a vu son activité de confection de lavettes en coton et microfibres pour le nettoyage s’effondrer. « Tous nos clients distributeurs sont fermés et les livraisons ne fonctionnent plus. Les colis expédiés nous reviennent. Notre activité est à l’arrêt. Plutôt que de ne rien faire, je me suis associé avec la société du Beaujolais French-E-Shop.com, spécialisée dans le tricotage de bonnets, écharpes et pulls sous la marque La Jacquarde. À nous deux, nous avons mis au point un masque lavable qui répond au cahier des charges transmis par le CHU de Grenoble. Nous l’avons soumis à la Région Auvergne Rhône-Alpes qui l’a elle-même soumis à l’Agence régionale de santé », raconte Willy Jacquemetton.
Jusqu'à 3 000 masques par jour
Pour l’instant, la TPE de Belleville a fabriqué quelques centaines d’exemplaires qu’elle a distribuées gratuitement aux professionnels de santé de la médecine de ville des environs. « On nous dit que les hôpitaux de Villefranche-sur-Saône, qui accueillent des patients atteints du coronavirus, sont pour l’instant livrés en masques. On réserve donc notre production pour les médecins et infirmiers libéraux. Mais nous sommes en capacité de produire à plus grande échelle », assure le dirigeant.
Si pour l’heure, Les Tissages de Beaulieu ne fabriquent gratuitement que quelques centaines d’exemplaires pour dépanner les professionnels, la TPE de Belleville n’attend plus qu’un signe de la Région Auvergne Rhône-Alpes pour mobiliser son réseau. « Avec nos sous-traitants, nous sommes capables d’arriver en confection manuelle à 3 000 unités par jour. On peut apporter notre pierre à l’édifice. Nous n’attendons plus que le feu vert des autorités. L’idée n’est pas d’en faire une activité rentable mais au moins de couvrir les coûts de production et de rémunérer un peu celles et ceux qui se mobilisent », conclut Willy Jacquemetton.